Beaune
Bourgogne
Ce que je connaissais de la Bourgogne ? le vin bien sur ! mais habitant dans le Nord de la France, le fief de la bière, je n'étais pas sur d'être ce qu'on appèle un « initié ». Je me rendit alors à Beaune, avec une « soif » inétanchable de découvrir cette ville dont le charme attire chaque année de nombreux touristes.
Nous arrivâmes dans une ville située en plein cœur du vignoble bourguignon, entourée par des remparts construits à l'époque gallo romaine. L'atmosphère était calme, et le mois de Juillet nous avait épargné les grosses chaleurs pour aujourd'hui… tant mieux. Nous entamions notre ballade dans le centre de Beaune, à travers des rues pavées qui vous amènent quelque temps en arrière, où la ville était déjà un grand centre de viticulture. D'ailleurs, sous ces rues pavées, s 'étendent des caves qui abritent de grands crus.
Mais avant de nous laisser aller à ce qui a fait la richesse de la ville, nous décidions de nous rendre aux Hospices de Beaune. Si la façade reste sobre, la cour intérieure offre une magnifique vue sur les toits multicolores en tuiles vernissées. Ces tuiles bourguignonnes se retrouve dans de nombreuses villes de la région comme Dijon. Les Hospices furent crées en 1443 alors que la peste faisait rage dans le pays. C'est dans cet établissement que furent tournées certaines scènes du film culte « La grande vadrouille » avec Louis de Funes, et Bourvil. Le réalisateur, Gerard Oury tourna une bonne partie du film à Beaune.
La visite terminée, nous nous rendions porte St Nicolas, pour visiter les caves de la reine Pédauque. Beaune attire de nombreux touristes venant du monde entier pour goûter à ce que la France, et la Bourgogne produit de meilleur, et nous ne tardons pas à en faire l'expérience.
« Vous serez avec les canadiens, ca ne vous dérange pas ? » nous demanda le guide. Nous nous retrouvâmes à faire la visite de la cave en compagnie d'une chorale québécoise qui profitait du mois de Juillet pour visiter la France. Sur un groupe de 50 personnes, nous étions les deux seuls français !! Cela ne manqua pas d'amuser nos compagnons, et dans une moindre mesure, le guide, qui venait de temps à autre nous demander si tout allait pour le mieux. Par delà les dédalles, et les chemins voûtés, nous marchions à travers les grands crus, jusqu'à ce que nous arrivions autour d'une immense table ronde, autour de laquelle les cinquante personnes se rassemblèrent. Sur les murs, des panneaux illustrent l'art de vivre à la bourguignonne « mieux vaut boire beaucoup de bon vin, plutôt qu'un peu de mauvais vin » pouvait on lire et interpréter comme une maxime. Nous commençâmes à goûter quelque vin, ce qui ne manqua pas d'animer l'assemblée quebequoise qui commença à entonner des chants traditionnels du pays d'où ils venaient, puis, se laissant aller, des chants en l'honneur du pays qui les accueillait, et qui leur offrait ce délicieux nectar.
La visite s'acheva en chanson, mais bientôt il fallait prendre congés de nos amis. En effet, la journée au cœur du terroir Français s'achevait et il nous fallait rentrer. Quand on parle de Beaune, on pense immédiatement à la bonne chaire, au bon vin… mais moi, je pense irrémédiablement à une cinquantaine de canadiens chantant à tut tête « Douce France »… décidément je ne suis pas prêt d'être œnologue !
Arnaud Descamps
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