Ani Di Franco
Up Up Up Up
Notre Dame de la chanson bisexuelle nous revient avec encore un nouvel album, prouvant par la même qu'elle peut plus prolifique que l'Artiste Anciennement Appelé Intéressant. Ormis qu'elle n'a bien sûr pas besoin d'écrire SLAVE sur sa joue, étant maîtresse en son domaine.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut savoir que les albums d'Ani ne seront jamais comparables à ses prestations live. Le studio n'a jamais pu exprimer l'énergie rugissante de ses concerts, tout comme les tigres blancs en vitrine au Mirage de Las Vegas ne reflètent pas la sauvagerie de l'espèce.
Innovateur par certains aspects et mondain par d'autres, ce cd est vraiment bon. La sexualité et la vulnérabilité dont les précedents albums étaient chargés, notemment Not A Pretty Girl (1995), Dilate (1996), Living in Clip (1997), et l'année dernière Little Plastic Castles, ont été mis en veilleuse au profit d'un militantisme de gauche. Notre punkette folk, qui dans son errance arrive à nous pondre quelques bijoux alors qu'elle mouline sa guitare fidèle, a cette fois exprérimenté de nouveaux sons qui donnent un edge à cet album.
La responsabilité sociale est toujours omni présente à Aniville. Constante de ses albums, cette responsabilité fait son retour en force: de l'anti reaganisme raté de "trickle down" au petit Jerry Springers que nous sommes malheureusement devenus dans "tis of thee" en passant par le conflit Dieu contre l'Homme de "up up up up up up". L'accordéon et le banjo sur "angry anymore" peuvent vous faire croire que vous vous êtes égarés au Music Row de Nashville, alors que le sensuèl "jukebox" est un des meilleurs morceaux du disque.
Ces chansons se distinguent de l'introspection (ou mélo torturé, dépendant de votre point de vue) et l'auto-examination des précédents opus; ont fait place une concentration sur un discours social et l'observation.
Jetez-y une oreille.
Anji Milanovic
Make Beats
Backstage Passes
Custom Socks
|