Bashung
L'Imprudence
Sur L'Imprudence, Bashung a trempé sa plume dans une encre noire, ses textes sombres et introspectifs trouvant un écho dans une musique dont la texture est déstructurée, puis insensiblement reconstruite pour enfin vibrer dans des crescendo qui frôlent le sublime.
Pour Bashung, l'imprudence, c'est s'aventurer dans des contrées musicales proches et lointaines à la fois, empruntant des chemins escarpés ou des lignes droites qui se perdent dans l'horizon. Epurée, symphonique, electro ou rock, sa musique n'a pas de frontières, bousculant les barrières structurelle et stylistique. Le chanteur y pose des mots, en talk over, puis s'embrase dans des envolées lyriques effrénées ; une approche qui rappelle Talk Talk dont justement l'ex-bassiste Simon Edwards apporte sa contribution rythmique, mais aussi Sigur Ros pour sa liberté artistique. Ennio Morricone et Angelo Badalamenti viennent aussi à l'esprit. Marc Ribot, guitariste new yorkais et compère de Tom Waits est aussi de la partie, tout comme Miossec ; un éclectisme qui confirme le potentiel artistique de cet album, au-delà des frontières hexagonales et de la barrière du langage.
Bashung semble s'être injecté de petites doses de cet arsenic dont il parle et s'enivre, le poison omniprésent dans ses textes officiant comme l'absinthe, offrant une échappatoire artistique, une poussée d'adrénaline ou une illusion d'Eden. Bashung a fait du chemin depuis « Gaby », et si l'album n'est pas accessible au premier abord, il sait « faire monter » cet adrénaline pour nous intoxiquer sans pour autant dévier de sa démarche intransigeante. C'est peut-être aussi çà l'imprudence.
Fred Thom
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