Coldplay
A Rush of Blood to the Head
S'inspirant de ses illustres et plus mélodramatiques grands frères Mansun et Manic Street Preachers, Coldplay semble s'être réveillé de la stupeur rêveuse de Parachutes pour concocter un album plus abouti.
Il se dégageait de Parachutes une certaine tristesse, comme si les garçons se satisfaisaient de flotter lentement en apesanteur au lieu de s'envoler. Avec A Rush of Blood to the Head, ils arrivent justement à s'élever avec une nouvelle vitalité et du lyrisme. Très orchestré, l'album oscille entre les humeurs, parfois morose et paranoïde, parfois chaleureux et plein d'espoir.
Cette nouvelle contribution de Coldplay se veut éloquente, que ce soit au niveau de l'engagement politique (voir le livret) ou au niveau du chant, Chris Martin ayant exorcisé son léger tremblement vocal. Ils ne s'aventurent toutefois pas trop loin de ces errements délicieusement romantiques qui ont fait le succès de « Yellow ».
Paradoxalement, ce CD est un peu plus sombre que son prédécesseur mais pourtant plus heureux. Cette maison en bois qu'ils voulaient acheter pour regrouper tous leurs amis, Martin menace cette fois de la brûler. Cependant sur « Daylight », Coldplay semble avoir percé pour trouver la lumière, ou au moins un coin d'Angleterre assez ensoleillé pour permettre à un deuxième album de s'épanouir plutôt que de finir dans l'obscurité. Ce nouvel disque surpasse son déjà prometteur prédécesseur. Lorsque Martin chante « God gave me style/God gave me grace », c'est certes égocentrique mais c'est surtout vraisemblable. A Rush of Blood to the Head transforme groupe un à singles en un groupe incontournable.
Laura Tiffany
Make Beats
Backstage Passes
Custom Socks
|