Indéniable retour aux sources, après les nombreuses aventures musicales qui marquèrent ces dernières années, Heaven est une œuvre aboutie et transcendante où Bowie ressuscite ses incarnations les plus mythiques en plein XXIème siècle.

D'une beauté rare et sophistiquée, Heaven sait se faire mériter avant d'être pleinement apprécié. La production de Tony Visconti est luxueuse et réussit à capturer l'essence de Bowie qui accomplit ici un virage artistique esquissé dans le précédent Hours. L'âme de Ziggy Stardust plane sur ce nouvel opus qui ne se contente pas de recopier des formules à succès. Heathen ravive la flamme de ces héros du passé, nous faisant les témoins de ce qu'aurait été le résultat de leur naissance en 2002, après la venue du Punk, du Hard Rock, du Gothique, du Grunge et des musiques électroniques. La présence d'invités de marque comme Pete Townshend (The Who), Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters) et Lisa Germano ainsi que des reprises des Pixies et de Neil Young ne font que confirmer cette assimilation d'influences.

Le sublime « Sunday » ouvre l'album, tel un parfait prologue qui vous attise sans tout donner. Bowie s'approprie ensuite le « Cactus » des Pixies pour s'adonner aussi aux joies d'un rock pur et dur sur le brûlant « Slow Burn », « Afraid » et « I've been waiting for You ». Le voyage dans l'espace commence avec « Slip Away » qui se fait l'écho de « Space Oddity », continue avec le captivant « I would be your Slave », s'accélère avec le fougueux « I take a trip to Gemini Spaceship » avant de s'achever avec le chaleureux « Everyone Says Hi ». « The Angels have gone » vient ensuite vous hanter, entre Ambiant et Rock. L'album se conclut avec grâce sur « A better Future », une engageante prière electro-rock et « Heathen », une envolée mystique synthétique.

Une cuvée Bowie millésimée à déguster sans modération.

L'édition digipack contient aussi d'intéressants remixes de « Sunday » par Moby et de « A Better Future » par Air.

  Fred Thom