Goldfrapp
Black Cherry
Voici une petite douceur électronique que l'on pourrait comparer à de la barbe à papa : très sucrée, mais pas très nourrissante.
Alison Goldfrapp, qui enregistre sous le surnom Goldfrapp avec son partenaire Will Gregory, a collaboré avec plusieurs des grands noms de la musique électronique et son premier album, Felt Mountain, avait reçu des critiques élogieuses. Le nouvel album éponyme de Goldfrapp est tout aussi attrayant, mais cet aspect n'est malheureusement qu'un vernis. À l'écoute des 10 titres électro-pop qui le composent, il ne reste pas grand-chose, un peu comme de la barbe à papa qui fond dans la bouche en quelques secondes. Ce n'est pas un album franchement désagréable, mais il laisse un goût de trop peu. Néanmoins, cela comble un vide dont j'étais jusqu'alors inconscient de l'existence ; à savoir celui que l'on trouvait entre le pays merveilleux des groupes trip-hop ultra féminins comme Broadcast ou Alpha et les déserts insipides de l'electroclash dont les textes tendance « pollution nocturne » nous laissaient souvent la sensation d'avoir besoin d'une bonne douche froide.
Ici, les textes sont quasiment inexistants ; répétitifs, souvent stupides et suffisamment courts pour tenir en gros caractères sur les deux pages intérieures d'une pochette de CD, mais Goldfrapp les fredonne allègrement de sa voix de jeune soprano. C'est sucrerie sur sucrerie, le tout entrecoupé de quelques ballades qui permettent de souffler un peu, mais n'éliminent en rien la sensation d'écoeurement.
Les relents électroniques sont modestes et élémentaires ; à peine quelques artifices, comme ces voix synthétisées utilisées comme instruments sur "Black Cherry", qui apportent un minimum de fraîcheur. Affublé d'une pochette bizarre aux influences Moulin Rouge/electroclash/loup-garou (sur laquelle elle ressemble étrangement à Bernadette Peters dans The Jerk), mon tout est très théâtral, avec la voix aguichante et ensorcelante de Goldfrapp et les voix d'accompagnement à la Xanadu, ce qui ne valorise ces chansonnettes d'aucune manière. On regrettera que Goldfrapp et Gregory n'aient pas le même talent pour écrire leurs textes que pour les chanter.
L'un dans l'autre, cela reste sympathique. Dans ce mélange d'électro et de pop, on a juste un peu trop forcé sur la pop (Kylie Minogue ne renierait pas certains des titres de cet album), et après quelques écoutes à peine, il ne reste pas grand-chose de ce côté sympathique.
Laura Tiffany
Traduit de l'anglais par Christophe Gouveia Roberto
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