Yeah Yeah Yeahs
Fever To Tell
Le post punk a apparemment encore des beaux jours devant lui comme en témoigne Fever To Tell, le premier album fiévreux des Yeah Yeah Yeahs qui égrènent leurs brûlots écorchés avec une frénésie et une hargne non feintes.
Dès les premières notes de « Rich » la voix de Karen O accroche l'auditeur, rauque et grave, avant de s'enflammer dans un refrain vindicatif. A l'instar de « Date With The Night », les chansons des Yeah Yeah Yeahs ressemblent à un joyeux foutoir, irrémédiablement contagieux, où des thèmes divers amour, sexe, social sont malaxés et passés au concasseur tonitruant voix-guitares-rythmique. Leur démarche est sans concession et authentique, dans la veine des Stooges et autres MC5 et aux antipodes des autres groupes estampillés « punk » du moment qui posent sur toutes les couvertures de magasine.
Multipliant les breaks comme des crises d'épilepsie, leur musique surprend d'autant plus que les morceaux se limitent au strict minimum syndical en terme de durée et de production, ce qui les rapproche du Franck Black de l'après-Pixies.
Puis, juste au moment où on pense pouvoir avoir s'être familiarisé avec la musique des Yeah Yeah Yeahs arrivent les sublimes « Map », « Y Control » et « Modern Romance » qui subitement vous ramènent aux premières heures d'une Siouxsie à cheval entre punk et new wave. Fever To Tell se clôt sur une ballade acoustique non créditée qui prouve que les Yeah Yeah Yeahs sont tout autant à l'aise dans les crises de rage que dans les moments les plus intimistes.
Ed Dantes
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