Avec : Jean-Pierre Darroussin, Valeria Bruni-Tedeschi, Richard Berry, François Morel
Durée : 1:45
Pays : France
Année : 2002
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Aldo est un petit VRP pour une entreprise de cosmétiques capillaires. Sa femme le trompe avec son nouveau tyran de patron. Le divorce est imminent mais Aldo gagne au Loto 10 millions d'euros qu'il devra partager avec sa conjointe en cas de séparation. Il va donc tenter de cacher sa nouvelle vie de millionnaire…
Michel Munz et Gérard Bitton, auteurs des scénarios des deux volets de La vérité si je mens !, ont du se dire qu'une bonne idée de base pourrait faire un film : un pauvre type décroche le pactole mais se doit de résister à la tentation. Hélas le résultat est plus que décevant avec ce film grassouillet, formaté comme il se doit pour le cercle familial et affublé d'une morale de beauf.
Là où les seconds rôles auraient pu tenir une place importante et par-là même étoffer le film, les deux réalisateurs ont préféré mettre en avant Jean Pierre Daroussin. L'acteur, rarement drôle, n'arrive pas à crédibiliser ce personnage d'Aldo, collant pourtant parfaitement à l'image de type simple que le public se fait de lui. Dans le rôle de sa femme, Valeria Bruni Tedeschi est quant à elle méconnaissable de fausseté. François Morrel fait quelques apparitions remarquées dans son rôle de Deschiens, Darry Cowl fait une caméo trop courte et Richard Berry est transparent.
Outre la scatologie inhérente à ce genre de production, c'est surtout la morale simpliste utilisée par Munz et Bitton qui dérange, à savoir que l'argent ne fait pas le bonheur et que seules de « vraies » valeurs comme la famille et les amis comptent. Malgré sa fortune, Aldo, en proie à la solitude, ne se sent pas accompli et se distancie lentement de ses amis et de sa femme. Il lui suffira seulement de léguer une partie de sa fortune à son épouse et d'acheter une voiture flambant neuve à son meilleur copain pour que tout s'arrange. Le héros retrouve alors la paix intérieure. Avec une telle réflexion, digne du premier dessin-animé de Disney venu, il est difficile de prendre le long métrage au sérieux. Certes, quelques situations font mouche, certaines répliques claquent et la belle Hélena Noguerra rayonne, mais tout cela ne pèse pas bien lourd face aux inepties fondamentales du film.
Au final une comédie populaire comme il y en trop en ce moment dans le paysage cinématographique français : scabreuse, pas assez drôle mais qui cartonnera sans aucun doute dans les salles.