Avec : Urabe Fusako, Takayuki Kato, Kikujiro Honda, Ryuzo Tanaka
Scénario : Masahiro Kobayashi
Titre Original : Bashing
Durée : 1:22
Pays :Japan
Année : 2005
Site Officiel : Bashing
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La honte de la Nation. Yuko, ex otage en Irak rentre au pays. Embarras de la communauté après la médiatisation dont elle a fait l'objet. La liberté retrouvée se paye au prix de la relégation sociale. Progressivement, la jeune femme expérimente un tragique paradoxe : otage dans son propre pays ! Sa disgrâce affecte par ricochets les membres de sa famille : licenciement, suicide. Rien ne saurait enrayer cet infernal engrenage.
Le film décline les différentes situations de harcèlement dont est victime Yuko. Et cette accumulation de brimades constitue bien la pierre d'achoppement de cette honnête production. La mise en scène reste, en effet, constamment en deçà de son sujet : filmage à l'économie dans un Japon grisé et pluvieux, par contraste avec la terre dont se prend à rêver Yuko. Celle-là même qui l'a privée de sa liberté mais où elle se sentait utile. Paria dans son pays en somme. Mais une situation paradoxale ne fait pas un film.
Il était certes courageux au réalisateur de se colleter à une actualité brûlante. Mais parce que le sujet est sensible, il nécessite et appelle une vraie mise en scène. En revanche, Bashing a le mérite de s'attaquer à un vrai tabou sociétal, ce qui n'est pas rien. Masahiro dynamite de l'intérieur une société japonaise où l'honneur prime. Ne pas perdre la face jusqu'à l'oblitération de sa personnalité, telle est l'injonction. Yuko ne rencontre que l'opprobre général. Quel intérêt malsain l'a poussée à s'engager dans une ONG, à vouloir aider son prochain ?
Autre hiatus, pour le coup indépassable : le personnage de Yuko, curieusement, ne suscite guère d'empathie, au-delà du scandale provoqué par son ostracisme. Et cette presque indifférence que l'on éprouve à son égard pose d'autant plus problème, concernant un personnage en souffrance. On ne croit guère plus à l'épilogue ouvert, réconciliation avec la mère (à défaut de la mère patrie !) et départ vers d'autres horizons. Yuko choisit l'exil. Nous ne la suivrons pas.