Avec : Renée Zellweger, Colin Firth, Hugh Grant, Jacinda Barrett
Scénario : Andrew Davies
Titre Original : Bridget Jones 2
Durée : 1:40
Pays : USA
Année : 2004
Site Officiel : Bridget Jones 2 : l'âge de raison
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Répétition appliquée et navrante de la bluette à succès Le Journal De Bridget Jones, ce nouveau long métrage s'avère rapidement convenu et inepte.
Les situations survoltées et la naïveté sympathique de l'héroïne apparaissant, dès le premier quart d'heure, comme factices et désincarnées à force d'édulcoration.
Car l'incurie ahurissante de la réalisatrice Beeban Kidron gomme toute velléité épistolaire - la voix-off s'égarant en des filets assoupis et inoffensifs - et désamorce les nombreuses pistes burlesques pour représenter un théâtre d'ombres évaporées (triangle amoureux sépulcral) dont ne persiste que des coquilles vides agissant mécaniquement, par habitude - Hugh Grant et Colin Firth se bornent à des poses monolithiques de telle sorte que l'on ne voit poindre aucune bribe de flegme ou de sensibilité subséquente. On aura beau distiller une once d'exotisme avec la virée en Thaïlande, le récit rance ne s'en égrènera pas moins péniblement - manque sidérant d'ingéniosité ou de prises de risques à chaque niveau de la création - jusqu'à un final pandémonium de tubes estampillés pop anglaise, dansants et fugaces.
Ecoeurante, cette nouvelle sucrerie l'est assurément, mais elle permet de manière totalement involontaire de brosser la plus grande des névroses de la femme trentenaire moderne telle que la conçoit ce pensum fardé. A force de répétition l'alchimie incongrue qui accolait, dans une grâce lunaire, Renée Zellweger à ses formes girondes s'effrite : l'âge d'or dépassé, voilà un être éreinté essayant vainement de s'agiter pour faire bonne figure. Mais difficile de raviver un plaisir lyophilisé et, quelque part derrière les kilos artificiels et la plantureuse silhouette, une femme s'épanche discrètement, pleurant une gloire et une jeunesse, bref un rayonnement fané.