Avec : Sylvester Stallone, Charles Dutton, Polly Walker, Tom Berenger Durée : 1:32 Pays : Allemagne/USA Année : 2002 Web : Site Officiel

Un nouveau serial killer sévit en ville. Il se spécialise dans les meurtres de policiers. Les victimes sont mutilées et la police est impuissante. Jake Malloy (Sylvester Stallone) est un flic du FBI. Il vit heureux avec sa femme. Lui aussi est sur la trace de ce mystérieux tueur.

Un jour, un de ses amis policiers est assassiné. Le téléphone de son bureau sonne. C'est le tueur lui-même qui lui annonce que maintenant, Jake sera le prochain. Mais que d'abord il va tuer la femme de Jake. Jake et la police se précipitent à son secours : trop tard. Elle est assassinée. Jake crie vengeance. Ils traquent le coupable, mais quand ils mettent la main sur lui, c'est à nouveau trop tard, il s'est pendu. Jake se sent coupable de la mort de sa femme. Il se met à boire, déprime. Devant son état lamentable et suicidaire, son coéquipier et ami l'inscrit dans une clinique spécialisée perdue dans les montagnes : D-Tox. Là-bas, un spécialiste traite les gens comme Jake. Jake accepte de s'y rendre. L'endroit est étrange et fréquenté par d'autres policiers malades comme lui. Mais voilà qu'ils meurent les uns après les autres…

Compte à rebours mortel est un médiocre thriller qui mélange deux genres. Le début est un film de serial killer avec un face-à-face flic / tueur comme on en a vu beaucoup. Comme dans de nombreux autres films du genre, un tueur très intelligent et très fou multiplie les victimes qu'il mutile et tue suivant un rite particulier. Et soudain, changement de direction, on se retrouve dans un mauvais huis clos qui se veut angoissant, dans le style « l'un d'entre nous est coupable, mais lequel ? ».

Ce changement de direction est d'ailleurs la seule bonne idée du film. Elle est à certains égards maladroite, mais elle a au moins le mérite de relancer l'intérêt d'une intrigue qui était faible et usée. Malheureusement, la deuxième partie retombe aussi vite à cause de la lenteur du film et d'une accumulation de poncifs. Les auteurs ont cru peut-être qu'on pouvait faire un bon film avec deux demis-films éculés. Ou alors ont-ils voulu copier la bonne idée de Psychose. En tout cas, une des conséquences directes de cette fausse bonne idée c'est d'appauvrir les deux parties, en quelque sorte réduites à la longueur d'un épisode de série TV.

Le film est parfois violent, surtout quand les vilains méchants sont plantés et replantés dans des barres métalliques. Dans Cliffhanger, avec un Stallone déjà culpabilisé par la mort de son amie, ils étaient plantés dans des stalactites. A chaque décor, ses accessoires.

Mais Renny Harlin (le réalisateur de Cliffhanger et de Die Hard 2 notamment) est un bien plus habile faiseur d'action que Jim Gillespie. Du coup, les scènes d'action sont pauvres, les plans bateau et le rythme plan-plan. Cependant, la violence est moins poussée, moins présente, parce qu'il y a la volonté d'instaurer un climat angoissant, suspicieux, stressant… sans y parvenir hélas. D'ailleurs, le film ne parvient pas à grand chose. Pas d'émotion, pas de suspense, peu d'action. Quant aux acteurs, même les charismatiques Tom Berenger et Robert Patrick sont ternes et sans vie.

On ne peut pas dire que Stallone joue mal, mais pour 20 millions d'euros on peut se demander s'il joue bien. Il a surtout l'air très fatigué, on se demande si lui aussi n'en a pas assez, comme nous, de voir son étoile dégringoler. Que de chemin parcouru depuis Rocky et Rambo. Malheureusement, tout en descente.

En conclusion, Compte à Rebours Mortel est un film navrant, comme on pouvait s'y attendre au vu du titre lamentable et de la filmographie récente de Sylvester Stallone.

  Laurent Ziliani