A peine Alexandre Dumas eut le temps de se remettre des Trois Mousquetaires avec Chris O'Donnell et Charlie Sheen qu'il doit à nouveau se retourner dans sa tombe. Peter Hyams à qui l'on doit dernièrement des oeuvres aussi mémorables qu'End Of Days et Sudden Death réussit l'impossible, en nous offrant une version non seulement sans panache mais surtout 1h30 d'accablement.
Avec sa réalisation pataude, ses scènes d'action floues aux chorégraphies brouillonnes et ses pauvres plans étriqués, D'Artagnan est certainement la version la plus piteuse de l'oeuvre de Dumas. Si cela ne suffisait pas, le scénariste se permet même de nombreuses libertés avec le livre.
Côté distribution, l'indigent Justin Chambers paraît aussi dangereux en D'Artagnan que Ben Affleck le serait en Hannibal Lecter. Il en ferait presque regretter O'Donnell, ce qui n'est pas peu dire. Tim Roth continue sur sa lancée, arborant une habituelle cruauté jubilatoire. Catherine Deneuve semble se demander ce qu'elle est venue faire dans cette galère tandis que Mena Suvari regarde le pauvre Chambers avec de grands yeux de désespoir. Seul Jean-Pierre Castaldi doit se réjouir que sa percée hollywoodienne lui permette de redevenir un pilier des plateaux de 40 degrés à l'ombre sur la Trois.
Un pour tous, tous dehors.
D'Artagnan Critique du film
