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Goya In Bordeaux













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Goya In Bordeaux
Réalisé par Carlos Saura

Dans son nouveau film, Carlos Saura (Tango, Ay Carmela, Blood Wedding) met en images la vie et les oeuvres de celui qu’André Malraux considérait comme le premier peintre moderne: Francisco de Goya (1746-1828). Le regard du réalisateur, centré sur l’art et l’humanité (ainsi que sur sa passion pour la culture espagnole), parvient à représenter l’ampleur de l’émotion de l’artiste face à la guerre et à l’Histoire.

Goya In Bordeaux s’attarde sur les derniers jours du peintre (Francisco Rabal), qui agé de 82 ans vit dans le Bordeaux de 1828 avec sa dernière femme Leocadia (Eulalia Ramon) et surtout sa fille de 12 ans, Rosario (Dafne Fernandez). Saura utilise celle-ci comme fil conducteur de l’histoire, Goya l’abreuvant, à travers une série de flashbacks, d’histoires sur sa vie, ses amours, les intrigues politiques de la cour espagnole et bien évidemment sur l’art qui rassemble ses trois thèmes. Lorsque sa réalité devient par la suite la proie de sa propre confusion mentale, les Goya jeune et agé se fondent en une seule personne, lui permettant de revivre les faits au lieu de simplement les conter .

Dans la scène d’ouverture surréelle, Goya se réveille et erre en chemise de nuit dans une chambre inconnue, un couloir aux dalles noires et blanches, puis dans la rue où, à la recherche de Cayetana (la Duchesse d’Alba qui est le sujet de nombre de ses peintures), il bouscule des passants français. Où se trouve-t’il et où va-t’il sont les questions d’un artiste, d’un exilé et d’un homme au bout de sa vie. Saura se concentre sur le monde intérieur de Goya et non sur sa vie en France. Il est un étranger entouré d’amis exilés et de sa famille.

Le réalisateur crée une relation moderne entre le peintre et sa fille. Celui-ci traite sa fille de 12 ans comme une amie et lui parle de son grand amour: la Duchesse d’Alba (interprêtée par une sensuelle Maribel Verdu). Saura a su développer une scène trés émouvante où l’artiste lui reconte d’”homme à homme” sa liaison passionnée et ses soupçons qu’elle eût été assassinée par la reine jalouse. Son ascension au rang de peintre de la cour et la surdité qui l’affecta à l’age de 46 ans lui donnèrent plus de liberté pour continuer sa propre route et il encourage ainsi sa fille à touver sa propre voie.

L’interprétation est bonne. Francisco Rabal est un excellent Goya qui se meurt, combinant un comportement acariâtre, vigueur, et gentilesse. Il est un homme en colère mais pas abattu, un artiste peignant sur les murs de sa maison la nuit, à la lueur des bougies accrochées à son chapeau. Jose Coronado incarne un jeune Goya, arrogant Don Juan égal de sa maîtresse Cayetana, mais doté d'une forte sensibilité artistique. Dans la peau d'une Rosario de 12 ans, Daphne Fernandez a l'essence d'une jeune fille patiente qui est prête à être taitée comme une adulte.

Un autre atout du film est la reconstitution animée de sa série des "Visions de Guerre". Ces versions "en chair et en os" de l'invasion de l'Espagne par les troupes napoléoniennes capturent sa souffrance émotionnelle vis à vis de ses compatriotes tandis qu'il se dresse en témoin de l'Histoire.

La sublime cinématographie de Vittorio Storaro (Apocalypse Now, Last Emperor, et Tango) alliée à la direction artistique de P. Louis Thevenet apporte un sens inouï de la couleur, de l'espace et de l'obscurité. Tout comme dans Being John Malkovich et The Cell, l'espace physique est utilisé pour entrer dans l'esprit de ses personnages. Le procédé est pourtant plus subtile et artistique que dans ces deux films, et le monde onirique de Goya prend ici le pas.

Saura a réalisé avec Goya in Bordeaux un film exquis et parfaitement étudié où l'art de la biographie devient un art à part entière.

  Anji Milanovic




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Francisco Goya Y Lucientes : 1746-1828

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