Nicolas Cage et Joel Schumacher nous ont habitué au meilleur comme au pire, Face-OFF & Snake Eye pour l'un et Falling Down & Batman & Robin pour l'autre, le pire l'emportant par KO (par clémence je vous en épargnerait la liste). Avec 8 MM et l'aide du scénariste de Seven, ces 2 mamouths d'Hollywood redorent leur blason avec un sujet des plus taboo.

8 MM est une descente dans les abysses de la perversion humaine.
Nicolas Cage y campe un détective tout propre sur lui, chargé d'authentifier un snuff movie découvert par la veuve d'un milliardaire dans le coffre-fort de feu son épou. Les snuff movies sont au cinéma ce que les dahus sont aux parisiens. Bien que l'existence de ces films où la mort n'est pas simulée n'ait jamais été prouvée, il est difficile de croire qu'il n'y ait pas quelque part un tordu qui soit passé à l'acte.
Nicolas Cage part ainsi à la recherche de la jeune victime de ce film snuff, guidé par un vendeur de sex-shop, le toujours convaincant Joaquin Phoenix, dans les bas-fonds nauséabonds de la pornographie et du bondage. Cette "initiation" rappelle d'ailleurs celle d' Al Pacino dans Cruising de Friedkin.

Le fim, dans les tons gris, est étouffant mais évite le voyeurisme, alors qu'on imagine le résultat dans les mains d'un compatriote de Max Pecas. Toutes les strates de la société américaine sont mises dans le même sac, du loqueteux de base au riche en passant par le puritain, et 8 MM réussit en évitant de donner une quelconque excuse ou justification pour les actes commis. Ne vous attendez donc pas à une morale à la fin, pour vous redonner espoir, comme dans votre talk-show préféré.
Quant à Nicolas Cage, pour une fois il n'en fais pas trop, à l'exception du visionage du film au début, alors que Joaquin Phoenix y interprète avec réalisme une victime du rêve Hollywodien. Enfin, Joel Schumacher semble maitriser son sujet (!!), et évite de nous infliger la présence de Chris O'Donnell & Alicia Silverstone.

Tout comme le personnage de Cage, vous ne ressortirez pas indemne de ce voyage au bout de l'enfer, pourtant pas si lointain, à en juger les rayons des video stores.

  Fred Thom