Les anges exterminateurs movie review DVD critique de Les anges exterminateurs



 

 



critique de Les anges exterminateurs

Les anges exterminateurs

:. Réalisateur : Jean-Claude Brisseau
:. Acteurs : Frederic Van Den Driessche, Maroussia Dubreuil
:. Scénario : Jean-Claude Brisseau
:. Durée : 1:35
:. Année : 2006
:. Pays : France


Dieu reconnaîtra les siens. Tel est le message que Jean-Claude Brisseau tente de faire passer dans Les anges exterminateurs, véritable plaidoyer à la faveur de l'intégrité de sa démarche artistique, fortement ébranlée par les poursuites judiciaires qu'il a subies, suite aux plaintes déposées par de jeunes actrices l'accusant de profiter d'elles lors des essais qu'il leur a faites passer. Droit de réponse aux accusations et à la charge lancées par une bonne partie de la presse, le film met en scène un réalisateur, alter ego de Brisseau, auditionnant des comédiennes pour réaliser un projet expérimental cherchant à explorer le chemin qui mène la femme de la gêne au plaisir.

Les personnages s'emploient à donner une image sécurisante du réalisateur et de le déprendre de sa réputation nauséabonde, en prenant la parole en sa faveur. Ainsi, les premières scènes de casting démontrent le libre-arbitre chez les candidates. De celles qui refusent catégoriquement de jouer nues sans simuler le plaisir, que le cinéaste ne retient pas une seconde, aux actrices consentantes, prêtes à vivre l'expérience en s'impliquant corps et âme, le film détermine clairement deux catégories de personnes qu'on ne peut accuser d'avoir subi une quelconque manipulation de la part de l'auteur. Du moins est-ce ce que l'objectif qu'il se fixe, sans refuser un certain humour dédramatisant l'affaire.

Une fois cette première démonstration terminée, Brisseau poursuit en suivant les trois actrices finalement retenues. Il s'agit alors pour lui de montrer que dans cette étape de l'élaboration du projet cinématographique, le réalisateur reste toujours fidèle à la promesse faite aux jeunes femmes : ne jamais franchir la ligne séparant le crime de la morale, ne jamais les toucher. Voyeurisme ? Sans doute, mais le cinéma n'est-il pas affaire de voyeurisme, semble nous demander le film. L'intrigue aligne les arguments et démontre, point par point, la nécessité du procédé pour obtenir les résultats désirés. En clair, les actrices ne pourraient donner le meilleur d'elles-mêmes si une relation de confiance, entre le réalisateur et elles, ne s'instaurait pas, chose impossible si les essais avaient été passés en présence de techniciens ou d'autres témoins dont la présence aurait rendu impossible toute complicité.

Figure rassurante, paternelle, invitant naturellement à la confidence, le cinéaste se montre sous son meilleur jour, se voulant charismatique et candide à la fois, si bien que lorsque ses recrues se retournent contre lui, il ne peut jouer que la victime.

Avec ce film, Brisseau clame son innocence et en appelle à la justice divine. Deux anges sont chargés de le faire expier ses fautes. Seulement voilà, au moment de porter le coup de grâce, l'une des deux envoyées se ravise et l'épargne. Si même les anges tombent amoureux de ce personnage, comment le condamner ? Au spectateur de trancher.


  Moland Fengkov


    


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