Avec : Lazaro Ramos, Marcelia Cartaxo, Flavio Bauraqui, Felippe Marques
Durée : 1:37
Pays : Brésil
Année : 2001
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Quelques années de la vie de Joao Francisco dos Santos (Lazaro Ramos), un Brésilien noir homosexuel, qui rêve de devenir un chanteur drag-queen acclamé à Lapa, à Rio de Janeiro, au tout début des années 30. Il partage son appartement avec ses amis, le travesti Tabou (Flavio Bauraqui), et Laurita (Marcelia Cartaxo), qui élève seule son enfant. Joao rencontre Renato (Fellipe Marques), avec qui il entretient une relation assez conflictuelle. Mais les temps sont rudes à Rio, où le racisme et l'homophobie font rage. Joao est injustement envoyé en prison pour quelques mois. Quand il en revient, Renato est mort.
Produit notamment par Walter Salles, Madame Satâ est le premier film de Karim Aïnouz, qui tourne ici le scénario qu'il a écrit.
Le récit, d'abord un peu enchevêtré, n'en finit pas de prendre son envol. Dans les premiers temps, on a du mal à comprendre la direction que Karim Aïnouz veut donner à son film, alors que la caméra, très proche des acteurs, est étouffante. D'autant qu'on s'épuise véritablement à lutter contre la photo trop sombre. Pourtant, les images couleur chocolat sont par moment splendides et Lazaro Ramos est parfait. Mais de bons moments ne font pas un bon film.
Les rapports entre les personnages sont un peu flous; il en est de même pour le profil psychologique de dos Santos. Le combat qu'il mène contre le racisme et l'homophobie n'est pas vraiment mis en valeur, si ce n'est vers la fin, plus fluide, plus digeste, mais aussi plus caricaturale. De plus, on est très déçu quand on se rend compte que le scénariste-réalisateur s'est limité à un court moment de la vie de dos Santos : en effet, il n'en illustre que quelques années, choisies de manière un peu mystérieuse tandis que les années qui suivront sont simplement résumées par un petit texte qui conclut le film. Le film s'appelle donc Madame Satâ sans que celle-ci n'apparaisse à jamais à l'écran -- puisque dos Santos ne deviendra Madame Satâ qu'à sa sortie de prison dix ans plus tard.
En résumé, une grosse déception. Un film qu'on déconseillera à moins d'avoir un intérêt particulier pour dos Santos.