L'Homme de Londres movie review DVD critique de L'Homme de Londres



 

 



critique de L'Homme de Londres

L'Homme de Londres

:. Réalisateur : Béla Tarr
:. Acteurs : Tilda Swinton, Miroslav Krobot
:. Scénario : Béla Tarr, Georges Simenon
:. Titre Original : The Man from London
:. Durée : 2:12
:. Année : 2007
:. Pays : France


Lors de sa sélection au 60e Festival de Cannes, The Man from London (L'Homme de Londres) représentait comme une certaine forme de reconnaissance pour Béla Tarr. Nombre de journalistes le découvraient, quand d'autres n'en avaient qu'entendu vaguement parler. Quoi qu'il en soit, quiconque s'intéresse à l'œuvre de Gus Van Sant ne va pas sans savoir que le réalisateur hongrois compte parmi ses sources d'inspiration. Pour les aficionados du Magyar, le retrouver en compétition officielle relevait du rendez-vous à ne rater sous aucun prétexte.

Un rendez-vous qui se solde, au terme de plus de deux heures, par une profonde déception. Après un plan séquence d'ouverture d'une magistrale maîtrise, le long de la proue d'un cargo, qui se termine en surplomb d'un quai accueillant un train en partance, on se dit que le réalisateur n'a rien perdu de l'esthétique propre à son cinéma. Servi par un noir et blanc léché, le film, inspiré d'une nouvelle de Simenon dont Tarr s'éloigne librement de l'intrigue, se déroule, lentement, excessivement lentement, en une série de longs plans séquences aux mouvements de caméra d'une virtuosité déconcertante. Une virtuosité telle qu'à la fin de la scène, il reste difficile de garder en mémoire le parcours complexe effectué entre temps par le regard de Tarr, qui explore tous les recoins de l'espace, exploite tous les angles de vue. Passé le constat qu'on a affaire à un grand metteur en scène, que reste-t-il ? Une apologie de la durée et de la lenteur, qui se traduit autant à l'image que dans la diction des personnages, ou encore dans la bande son, composée d'une ritournelle obsédante (pour ne pas dire agaçante) à l'accordéon, et surtout, une absence de discours noyée dans l'évidence de la plastique qui empêche le spectateur de s'intéresser ne serait-ce qu'une seconde à l'intrigue. Béla Tarr a inventé le thriller soporifique.


  Moland Fengkov


    


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