Avec : Jodie Foster, Forest Whitaker, Jared Leto, Kristen Stewart
Durée : 2:00
Pays : USA
Année : 2002
Web : Site Officiel
Basé sur : Roman
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Dans Panic Room, un Home Alone pour adultes, le réalisateur David Fincher tente de nous faire ressentir la peur à travers les yeux d'une mère dont la maison est en train d'être cambriolée. Alors que deux de ses précédents films comme Se7en et Fight Club s'avéraient être des œuvres visuelles qui savaient jouer avec nos émotions et nos perceptions, nous nous retrouvons ici dans une production bien vide.
A la suite de la séparation avec son milliardaire de mari, Meg Altman (Jody Foster) et sa fille Sarah (Kristin Stewart) décident d'aménager dans une maison New Yorkaise dotée d'un panic room, sorte d'abri anti-cambriolage. Durant la première nuit, trois hommes font irruption à la recherche d'une grosse somme d'argent qui se trouve dans le panic room où justement Meg et Sarah se sont réfugiées.
Panic Room est sans aucun doute le plus mauvais film de Fincher, manquant cruellement de substance et de retenue. La première question qui vient à l'esprit est pourquoi Meg et Sarah ont-elles choisies une maison avec plus de chambres que la Playboy Mansion pour seulement toutes les deux. Mais ceci n'est rien comparé à un des principaux problèmes, le trio de cambrioleurs dont la stupidité égale celle de n'importe quel méchant personnage des dessins animés de Disney. Ce trio inclue, un brave homme (Forest Whitaker) qui fait ceci seulement pour sauver son enfant malade (probablement une suite non officielle de John Q), un roi de l'esbroufe agité et agaçant (Jared Leto) ainsi qu'un violent psychopathe (Dwight Yoakam).
La réalisation de Fincher comporte quelques moments de bravoure comme la longue séquence qui introduit l'intrusion, une sortie haletante du panic room à la recherche d'un téléphone et d'imposants crédits au début -une coutume chez Fincher. Malheureusement, il ne réussit jamais à créer une atmosphère étouffante et l 'ensemble ressemble à une copie académique et prévisible d'Hitchcock. Si Se7en nous rentrait dans la peau et Fight Club nous manipulait avec succès, Panic Room n'atteint jamais son but. Le film n'arrive jamais à nous effrayer autant que d'être enfermé dans une salle obscure pour une rétrospective Leo Carax. La panique ne quitte jamais l'écran pour se communiquer aux spectateurs. Le film joue principalement sur des effets faciles et des clichés qui vous laissent un goût de déjà-vu.
La distribution est loin d'être homogène. Jody Foster est crédible, ayant la dureté et la froideur de l'emploi. Forest Whitaker fait ressentir sa présence mais son talent n'est pas mis à profit dans cet habituel rôle d'ours au grand cœur. Plus problématiques sont les interprétations des ses deux acolytes. Jared Leto, qui était si remarquable dans Requiem for a Dream, est ici insupportable dans sa mauvaise imitation de Rick Fox [défenseur des Lakers] sous crack. Quant à Dwight Yoakam, il a l'air aussi dangereux que Scooby Doo ; à se demander s’il n’y avait pas d'autres acteurs disponibles. Son ridicule et prétentieux western était pourtant déjà une indication sur ses talents cinématographiques.
Seulement ceux qui avaient placé tous leurs espoirs dans ce nouveau film du [talentueux] réalisateur pourront faire l'expérience du panic room, en l'occurrence la salle de cinéma dans laquelle ils se trouvent.