Avec : Clara Khoury, Khalifa Natour, Ismael Dabbagh
Durée : 1:27
Pays : Palestine
Année : 2002
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Une histoire d'amour qui donne l'occasion de découvrir le quotidien de Jérusalem, ville qui vit au rythme des alertes à la bombe et des contrôles d'identité.
On l'aura compris : cette année le festival de Cannes se place sous le signe de l'actualité politique mondiale. Alors que l'Israélien Amos Gitaï présente Kedma en compétition officielle, la Semaine de la critique offre l'occasion de découvrir le cinéma du Palestinien Hany Abu-Assad.
Rana's wedding suit pendant une journée le parcours d'une jeune femme (Rana, donc) qui, pour éviter de suivre son père en Egypte, traverse la ville de Jérusalem à la recherche de l'élu de son cœur. Une course contre la montre commence pour les tourtereaux, qui doivent se marier avant le départ du père de Rana.
Le film de Hany Abu-Assad se regarde comme une histoire d'amour sans prétention, flirtant avec la comédie romantique, qui plonge le spectateur dans les arcanes de la tradition islamique du mariage, avec ses lois, son protocole, ses coutumes. Mais Rana et son petit ami, Khalil, n'éclipsent pas pour autant la ville où se déroule l'intrigue. Jérusalem, personnage à part entière, dévoile son cortège de points de contrôles, de barricades et de destruction d'objets suspects, au cours d'un road movie dans ses ruelles en ruines.
Pas de discours politique manichéen. La vie continue : la présence militaire israélienne, le quotidien fixé par les caméras de contrôle, n'empêchent pas les gens de s'aimer, de vivre. Les images parlent d'elles-mêmes. Un bulldozer détruit une habitation ? Qu'importe. « On la reconstruira », affirme une amie de Rana. La routine donc, inscrite dans un esprit de résignation.
Le réalisateur semble nous dire que la vie n'est pas prête de changer, qu'il ne faut pas fermer les yeux sur la réalité, mais que l'une des meilleures résistances consiste en la foi, non pas en un dieu ou en un autre, mais tout simplement en la vie et en l'amour. Même si ces bons sentiments n'effacent rien. En témoigne ce dernier plan : on célèbre le mariage de Rana et de Khalil dans la rue, avec en arrière-plan, des soldats ignorant les festivités impromptues et continuant de vaquer à leurs occupations.