Avec : Milla Jovovich, Michelle Rodriguez, Eric Mabius, James Purefoy
Durée : 1:41
Pays : USA
Année : 2002
Web : Site Officiel
Basé sur : Jeu PC
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Tous ceux qui ont déjà eu des sueurs froides joystick en main en jouant à l'un des multiples volets de la série connaîtront le " scénario " du film : il reprend en fait celui du vidéo game culte : Resident Evil.
Il faut faire un choix : soit l'on accepte de jouer le jeu et donc de donner une légitimité à un genre d'adaptation moderne, soit de rejeter en bloc le principe de transposer un jeu électronique en film. Resident Evil prend le parti de substituer aux longues avancées angoissantes, longeant des couloirs étroits sombres, des scènes de combats aux corps à corps ultra rythmées. Dommage car le film y aurait gagné en angoisse " subtil " au lieu de surfer sur un acharnement à (sur)exploiter les effets sonores basiques.
Après avoir intégrer que ce film incarne quasi parfaitement le degré zéro du cinéma, on peut se prendre au jeu (si je puis dire). Quasi car le mélange d'une esthétique lisse et sur-éclairée et d'une bande son heavy-métal-hard-electro constitue l'intérêt relatif du film. Cela accentue le contraste rendu par l'insertion d'une horreur sanglante dans un cadre ultra stérile, et donne le rythme nécessaire au film.
Une (petite) réflexion sur un système totalitaire basé sur l'hyper puissance d'entreprises multinationales hors la loi inquiétées par des activistes (dont l'influence reste insignifiante au final, d'ailleurs) est présente dans Resident Evil. Bien sûr cela relève plus du prétexte que d'une véritable allégorie, néanmoins cette idée se retrouve tout au long du film visuellement (avec des plans façon vidéosurveillance évoquant l'univers d'Orwell) ainsi que dans certaines scènes dialoguées. A l'inverse de film dans la veine de Nid de guêpes qui n'évoque leur sujet que quelques secondes, Resident Evil en est imprégné.
On peut se poser se demander pourquoi une transgression par la violence et l'horreur (limitée) pour un discours tel que celui ci ne serait pas légitime ? Ici, la recherche d'une esthétique particulière occulte le fond, ce qui l'empêche d'être véritablement une œuvre car la forme constitue au final plus un ornement qu'un moyen. Ceci les maquillages artisanaux des zombies et une photo assez naturelle démontrent, contrairement à ce qu'on aurait pu attendre, que Resident Evil possède une certaine personnalité qui fait passer les 2 heures sans trop d'encombres, avec même une pointe de jubilation par ci par là.