Sex fans des sixties
Réalisé par Bob Dolman
Avec : Susan Sarandon, Goldie Hawn, Geoffrey Rush, Erika Christensen
Durée : 1:34
Pays : USA
Année : 2003
Web : Site Officiel
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Sex Fan des sixties raconte deux histoires. La première pose une question : faut-il renoncer à ses plaisirs de jeunesse, les soirées, les aventures sexuelles, les excès en tous genres, et surtout à son authenticité une fois devenu adulte, afin de rentrer dans le moule des convenances sociales ? Question à laquelle sont confrontées deux anciennes groupies insatiables de tous les groupes des sixties et des seventies, qui se retrouvent 30 ans après. L'une continue à suivre ce mode de vie hasardeux et libertaire, l'autre, mariée, mère et femme respectable, a enterré ses souvenirs dans sa cave.
Inutile de répondre ici à cette question, qui fleure bon la chanson éculée, sur l'importance de rester soi-même pour toucher au bonheur ; elle n'est ni suffisamment kitsch, ni suffisamment originale pour se distinguer d'un téléfilm format M6. Une chanson qui mise sur la réunion de deux actrices sympathiques, Goldie Hawn et Susan Sarandon, qui concourent pour le rôle de la meilleure cinquantenaire-j'assume-mon-physique-sur-le-déclin-mais-dynamique-dans-ma tête.
Non, le véritable intérêt du film est dans la seconde histoire, celle où les femmes gagnent le droit non seulement de vivre leur sexualité comme les hommes (période nostalgique de leur jeunesse), mais surtout le droit d'en parler pour en faire un sujet de film. Sex fan des Sixties construit inconsciemment ce pont. Une approche nouvelle dans le cinéma américain, qui s'engouffrent dans la voie ouverte par les séries TV telle que Sex and the City, où les femmes parlent ouvertement de leur sexualité. Ce qui se traduit ici par une scène où nos deux protagonistes se remémorent leur passé en associant à des polaroïds de pénis les rock stars qu'elles ont croisés, ou lorsque l'une affiche ses capacités de «branleuse » et ses seins siliconés.
Alors comédie moyenne, narration sans surprises, faux film sur la nostalgie, derrière ces ratés Sex fan des sixties se rattrape du bout des doigts au genre cinématographique plus valorisant (et nouveau aux Etats-Unis, en attendant leur Catherine Breillat) du film féministe, à ne pas confondre avec les films pour femmes (Sissi ?!).
Raki Gnaba
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