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Shadow of the Vampire (L'Ombre Du Vampire)













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Shadow of the Vampire (L'Ombre Du Vampire)
Réalisé par E. Elias Merhige

Au delà de l’hommage évident à Nosferatu, Shadow Of The Vampire est une réflexion ironique sur le métier de cinéaste.

Le film d’Elias Merhige a pour cadre le tournage de Nosferatu, première adaptation à l’écran du Dracula de Bram Stocker en 1922. John Malkovich interprète le réalisateur allemand Murnau, qui dans le but d’ajouter au réalisme de son film, engage un vrai vampire, dans la personne de Max Schreck (Willem Dafoe). Le tournage sera alors troublé d’incidents, alors que l’acteur prend son rôle au pied de la lettre.

Comme les prémices le laissent entendre, Shadow Of The Vampire est un film post-moderne qui s’amuse à brouiller les cartes entre réalité et fiction, cinéma et fantasmagorie. En faisant de Schreck un vrai vampire, le film suggère que le cinéma n’est qu’une projection de la réalité ou que le monde s’abreuve de ses propres illusions ou légendes (dans ce cas le mythe du vampire) jusqu'à leur donner corps. Le scénario pousse le vice encore plus loin puisqu'en prenant vie devant la caméra, les actions du vampire font de Nosferatu un film snuff. Autre clin d'oeil, la caméra de Malkovich est celle qu'utilisa Murnau lors du tournage.

Cepandant, là où d'autres réalisateurs en auraient profité pour nous refiler une fable philosophico-pédante et roborative, Merhige prend une toute autre direction pour nous offrir une satire étonnamment amusante sur son métier et les coulisses du tournage d'un film. Il décrit à travers le personnage de Malkovich les cinéastes comme des êtres égoïstes dont l'obsession pour leurs films est si grande qu'ils sont prêts à tout y sacrifier. Outre les sacrifices évidents de son personnel aux crocs de son acteur principal, on notera principalement les remarques insistantes de Murnau rappelant aux scénariste, producteur et autres caméramen qu'ils sont remplaçables. Les acteurs y sont quant à eux égocentriques et dénués de talent. Même le vampire tourné acteur a ses caprices de stars lorsqu'il demande son maquillage. Si ces thèmes ont été maintes fois abordés et avec plus de mordant (on pense à Altman entre autre), ils n'ont ici d'autre but que d'amuser le spectateur avec une touche de poésie. Shadow Of The Vampire ne se prend jamais au sérieux et c'est ce qui fait que le film fonctionne. Le statut culte de Nosferatu aurait en effet pu nous faire attendre à un hommage sérieux et académique. En fait on s'amuse beaucoup, le film jouant la carte de l'humour au lieu de l'horreur, et on se laisserait berner par sa légèreté, si c'était sans compter la scène finale. Le long métrage prend alors un tournant inattendu dans une fin à couper le souffle oú la tension et la folie montent subitement pour casser l'apparente légèreté de l'ensemble. On ne peut être qu'impressionné par la force de la scène oú seul le jeu des acteurs et une réalisation épurée sans effets spéciaux rendent ce final étouffant.

On comprend alors que le vampire, n'est pas celui qu'on croit mais bel bien Murnau. Le réalisateur se nourrit de ses acteurs et collègues qu'il sacrifie à travers Schreck. Le vampire n'est qu'un pantin que Murnau manipule pour arriver à ses fins et achever son oeuvre. Le film assimile donc le métier de cinéaste à un vampire. Tout comme Nosferatu, les réalisateurs ont un pouvoir hypnotique qui leur permet d'obtenir les ressources humaines et pécuniaires qu'ils nécessitent pour monter leur film. Tout comme le vampire, les réalisateurs se nourrissent de leurs victimes. Ils sucent les ressources financières de leurs producteurs que l'on peut assimiler à du sang et drainent l'énergie de leurs acteurs pour la projeter dans leurs rôles à l'écran.

Le jeu des acteurs compense pour le faible budget du film et son tournage rapide (35 jours). Si John Malkovich incarne avec aisance Murnau entre humour fanatisme et folie, c'est bel et bien Willem Dafoe qui offre la perfomance la plus remarquable. Son interprétation de Max Schreck, l'acteur et le vampire, est des plus jouissive et fait de chacune des ses minutes de présence à l'écran un vrai régal. Dafoe rentre dans la peau de Schreck et d'un vampire, mais par son physique semble aussi faire un clin d'oeil à l'acteur fou Klaus Kinski qui interpréta Nosferatu dans le remake de Werner Herzog. Un rôle qui ne fait que confirmer le talent d'un acteur atypique et digne d'un Oscar. La réalisation laisse donc la part belle aux acteurs. Merhige sait rester en retrait pour laisser libre court à ses acteurs. Si sa réalisation est assez minimaliste, avec parfois le côté amateur d'un premier film, elle incorpore toutefois habilement des passages noir et blanc de l'original Nosferatu à sa reconstitution du tournage. Le reste du film offre une image granuleuse et édulcorée très "art-et-essai". On rendra aussi hommage à Nicolas Cage pour avoir choisi comme première production un tel film, en espérant qu'il quitte définitivement le métier d'acteur pour celui de producteur.

Entre hommage et drôlerie, Shadow Of The Vampire est un film qui s'adresse aux cinéphiles qu'il comblera pleinement et qui pour être totalement apprécié nécessite d'avoir vu l'original Nosferatu.

  Fred Thom
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