critique de Souffle
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Soom (Souffle) raconte l'histoire d'une rencontre entre deux mondes opposés dont l'un est condamné : une femme recluse dans un quotidien morose et un prisonnier attendant l'heure de son exécution. Soit une possible métaphore de deux Corée séparées par une frontière a priori infranchissable, et surtout, une frontière qui laisse de part et d'autre des cicatrices, des douleurs indélébiles. Ce constat fait, que reste-t-il à tirer de ce film? On y retrouve encore ces longues scènes taiseuses et une incursion de la fantaisie poétique du cinéaste, au fil des visites de la femme qui apporte un peu de lumière à la prison en décorant ses murs, sous le regard bienveillant des caméras de surveillance. Mais Kim Ki-duk ne parvient jamais à sortir du simple constat. Telle la caméra de vidéosurveillance, il se contente d'observer la relation qui se tisse en silence entre les deux protagonistes, interdisant toute émotion de s'exprimer sur leurs visages, sans parvenir à impliquer le spectateur. Si son intention consistait à traduire l'inanité de deux univers voués à la désespérance, admettons que la mission est en partie remplie. En revanche, le cinéaste paie le prix de laisser son public à l'extérieur de cette intimité qui ne le concerne finalement pas. Dommage.
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