critique de Taxidermia
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Construit autour de trois générations d'une famille dont les membres sont liés par un rapport particulier au corps, Taxidermia raconte l'histoire d'un aide de camp lubrique à la recherche de l'amour, son fils champion d'un sport consistant à avaler la plus grande quantité de nourriture en un laps de temps donné, et son petit-fils, taxidermiste en quête d'immortalité. Ce qui frappe avant tout, c'est l'esthétique provocatrice que le réalisateur tente de justifier par une volonté de dresser le tableau de l'âme humaine et de ses bas instincts. Vaste programme, hélas trop effacé derrière un étalage de scènes toutes aussi provocatrices les unes que les autres. Des scènes de sexe qu'il veut sordides aux cascades de vomi à répétition, filmées en plongée, comme pour mieux éclabousser le spectateur, en passant par une immersion plein cadre dans les organes qu'on éviscère, György Palfi se perd dans la démonstration de ses talents de metteur en scène en poussant l'esthétique jusqu'à l'écœurement. Œuvre de l'épate, dont György Palfi soigne les moindres détails, Taxidermia tente trop de se démarquer et de se présenter comme un objet unique, en refusant toute référence possible, pour convaincre de sa bonne foi.
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