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Dépourvu d'enjeux, The Da Vinci Code affiche une linéarité qui, sous couvert de lisibilité pour spectateur benêt, se transforme en une entreprise fumeuse où prime l'aplat. Pour la touche auteurisante, l'adaptation imagine une part traumatique logée dans chaque personnage. Tous les héros sont liés par une scène primitive. Maigre apport au regard du livre original, un salmigondis mystico-religieux qui a pourtant tenu en haleine un public, épris d'énigmes. Ron Howard s'ingénie à éventer le secret, tout en le poursuivant paradoxalement. Sa mise en scène artificieuse, strictement illustrative, n'arrange rien. Visuellement laid, ce film bavard multiplie les flashes back explicatifs. L'ensemble indigeste est soutenu, par une musique pompière omniprésente laquelle vise à surligner une dramaturgie tragiquement inexistante. The Da Vinci Code s'ouvre par le meurtre du conservateur du musée du Louvre (Jean-Pierre Marielle), dont on découvre, par la suite qu'il appartient à une société secrète. Langdon, un spécialiste de l'étude des symboles (Tom Hanks) est appelé à la rescousse et se retrouve sous les tirs nourris de la police et de l'ordre de l'Opus Dei, une organisation intégriste, décidée à empêcher que ne soit révélé un secret capable de détruire le dogme. De Paris à Londres, en passant par l'Ecosse, Langdon, flanqué de Sophie Neveu (Audrey Tautou), une cryptographe futée, vont déchiffrer le code. Et d'accueillir dans un éclat de rire irrépressible (l'emphatique jeu des acteurs y est pour quelque chose), l'incroyable vérité : la jeune femme serait la descendante du Christ et le tombeau de Marie-Madeleine, son illustre aïeule, serait situé sous la pyramide du Louvre. En somme, le récit revient à son exact point de départ. Effet de surplace déceptif qui invalide la débauche de décors, déployée au service d'aventures anti-spectaculaires. Aucun morceau de bravoure ne vient, en effet, tirer le spectateur de la torpeur dans laquelle il finit par s'enliser inexorablement. Ron Howard ne parvient pas à mettre sous tension un récit qui manque cruellement d'opacité, au même titre que ses personnages. Les acteurs gesticulent, s'offrent le luxe de cabotiner par endroits. Et l'on observe, semi-amusé, une Audrey Tautou formatée pour un film, curieusement, très français, relativement à son esthétique. Mais fallait-il attendre quelque chose d'un produit marketing uniquement destiné à la promotion de voyages en Eurostar ?
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