The Perfect Storm est d’une parfaite médiocrité. Voilà c’est dit. C’est le genre de film difficile à avaler. Quand la nature s’y met, que ce soit un glacier, une tornade, la mer ou le feu, on peut être sûr que ça tournera au désastre. Le thème “l’Homme contre la Nature” n’a rien de nouveau et pourrait être traité avec plus d’éloquence. Le Viel Homme Et La Mer est une chose mais “basé sur une histoire vraie” en est une autre.

Il n’y a pas grand chose à dire de l’histoire. Au retour d’une pêche infructueuse, Captain Billy (alias George Clooney) décide de reprendre la mer avec son fidèle équipage dont Mark Wahlberg et John C. Reilly. Ils ne rentreront pas de ce voyage. Des femmes en pleur et de grosses vagues artificielles s’accaparent alors l’écran jusqu’à la fin. Pas vraiment exaltant n’est-ce pas? Mais attendez, il y a mieux. Bien que personne ne sâche vraiment ce qui arriva aux marins une fois qu’ils furent en mer, ne se pourrait-il pas qu'un requin soit monté à bord pour mordre Mark? Ouch! Il se pourrait aussi qu’un des marins ait été happé par un hameçon et soit passé par dessus bord. Et qui sait, que son ex-pire ennemi qui convoitait sa femme le sauva! Oh mon dieu, la tension monte! Mais tout empire.

Ainsi, alors qu’ils font une pêche miraculeuse, leur glacière rend l’âme. Vont-ils tout perdre ou tenter de passer à travers la tempête? Comme un présentateur météo l’annonce, "This is .........the perfect storm". Une autre raison qui rend le film énervant est que le titre soit dans le film. Et si vous vous demandez pourquoi elle passe tant de temps sur un scénario inexistant plutôt que sur l’essence même du film , c’est qu’il n’y a pas grand chose à dire de plus.
Vous ne pouvez guère vous apesantir sur la psychologie des personnages puisqu’il n’y en a pas. Mary Elizabeth Mastrantonio s’en sort assez bien comme compétitrice de Clooney sur l’autre bateau alors que Diane Lane est sacrifiée à des dialogues mielleux. John C. Reilly a du coeur comme d’habitude. Malheureusement tout est gâché. Si Mark et George formaient une bonne équipe dans Three Kings, rien ne permet ici de fournir à Clooney et son entourage une certaine aisance. Clooney est un vieux loup troublé qui oscille entre être un copain ou un patron dictatorial. Pour résumer le film offre un brochette d’acteurs solide sans solide cohésion.

Peterson prend son temps avant de les lacher en mer. Beaucoup de batage a été fait comme quoi la production se voulait respectueuse des habitants de Gloucester, Massachusetts. En faire de pauvres mais fiers bas-de-classe aux dialogues insipides a plus l’air d’une insulte que d’un quelconque respect. Si l’on perçoit bien la dureté de leur vie de marins et les risques qu’ils encourent, on a guère la chance de pouvoir faire leur connaissance. Il semble qu’ils soient juste en attente de mourrir.

Quant aux effets spéciaux, ils ne sont pas si éblouissants. Si les espadons semblent réels, et certaines vagues sont spectaculaires, une certaine obscurité les rend peu convaincants. Lorsque vous passez plus de temps à vous écrier “C’est si artificiel” au lieu de “Oh qu’est-ce que les vagues faîtes sur ordinateurs ont l’air réelles!!” la méfiance est de rigueur. C’est le syndrôme Jar-Jar. Quand vous ne pouvez que vous concentrez sur le manque de réalisme de ses longues oreilles, le film vous a perdu à sa cause et vous avez perdu vos 8$. Et pour toujours.

La seconde histoire sur les gardes-côte et le sauvetage d’un voilier en difficulté est plus intéressante que l’histoire principale et l’action bien plus mouvementée que regarder les vagues s’écraser sur le bateau de Clooney. Ce n’est hélas pas assez pour sauver le film.

Si vous quittez The Perfect Storm quelque peu noyé, vous ne serez pas les seuls.

  Anji Milanovic