Pushing Tin
Réalisé par Mike Newell
Pushing Tin, comédie sur les aiguilleurs du ciel, vole si bas qu'on se demande comment une telle brochette d'acteurs ait pu venir s'y écraser.
Le scénario, si l'on peut dire, se résume à la rivalité entre un John Cusack arrogant et cynique et un Billy Bob Thornton métisse indien zen!
Malheureusement, Pushing Tin pêche dés le départ, le prémice du film ne tenant pas la route. En effet, le motif de leur compétition est tellement bâclé qu'on ne peut croire sérieusement à l'enchaînement de circonstances qui en découle. Leur animosité réciproque est basée sur un simple regard de travers et un échauffement de moteurs (à croire que ça se passe à Marseille).
Ensuite, le film passe son temps à osciller entre comédie, drâme et romantisme de supermarché avec une pincée de sexe, comme un mauvais roman de gare. Il y a même une scène d'action d'attentat à la bombe qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Le film n'a en fait aucune direction car il part dans toutes les directions, ce qui le rend totalement ridicule. On en vient à se demander si il y a vraiment quelqu'un dans la tour de controle cinématographique. Pourtant, oui et pas un débutant, puisque l'on doit à Mike Newell Quatre Mariages et un enterrement et Donnie Brasco. L'effervescence incongrue de Pushing Tin ne peut être que le résultat de quelque scénariste démagogie ou débutant intégrant avec une vulgarité d'écriture certaine les ingrédients favoris du marketing Hollywoodien: 8mn d'action, 8mn de comédie, 8mn d'amour., 8mn de drâme.. .
Quant au casting il est prisonnier de la superficialité du film. Si John Cusack est à l'aise dans son habituel répertoire, Thornton promène une mine déconfite et rongée par l'ennui genre "qu'est-ce que je suis venu faire dans une telle galère?". Blanchett & Jolie
n'ont hélas pas grand chose à se mettre sous la dent, vu leurs apparitions éclairs, ce qui est bien dommage.
De la même manière on peut questionner l'intérêt scénaristique des enfants de Cusack & Blanchett qu'on ne voit pas plus de trente secondes des deux interminables heures du film.
Au milieu du désastre, on trouvera pourtant moyen de rire grace aux quelques lignes ironiques de Cusack & au je m'enfoutisme de Thornton.
Pushing Tin n'est donc qu'une parodie (mais de quoi?) aux acteurs sous-employés, à l'image de sa scène sérieuse finale du cockpit, qui ne dépareillerait pas dans Y-a-t'il un pilote dans l'avion.
Fred Thom
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