Avec : Diane Lane, Olivier Martinez, Richard Gere, Erik Per Sullivan
Durée : 2:00
Pays : USA
Année : 2002
Web : Site Officiel
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Si le thème de la mort n'est pas étranger aux films d'Adrian Lyne, il n'en est pas de même pour celui du meurtre. Nous savons qu'il y aura certainement beaucoup de sexe - peut-être érotique mais au moins passionné - et une trahison qui ne restera pas sans conséquences. Quelqu'un va peut-être même mourir. Mais la présence d'un meurtre de sang-froid est inédite et quelque peu maladroite.
Infidèle est une adaptation libre de La Femme Infidèle de Claude Chabrol. Probable clin d'oeil à ses origines, c'est l'acteur français Olivier Martinez qui incarne Paul Martel, l'objet de tous les désirs de Connie Sumner (Diane Lane). Richard Gere interprète Ed Sumner, un banlieusard rigide qui suspecte que sa femme ait une liaison extra conjugale.
Les motivations de cette liaison ne font aucun doute. Qui choisir entre un terne quarantenaire patron d'une entreprise de sécurité (qu'elle ironie !) et un jeune bellâtre français qui vit torse nu dans son appartement de Soho ? Bien que le mari en question soit Richard Gere, passer ses journées à faire sa lessive et dépoussiérer sa collection de globes en verre n'est certainement pas aussi excitant que d'être séduite par le locataire d'un bel appartement new-yorkais rempli de livres. Le mariage entre Connie et Ed n'est certes pas horrible, mais il manque cruellement de vitalité.
Le film commence plutôt bien. Le rythme est aussi séduisant que la musique est sensuelle. La vie dans les banlieues est très « Martha Stewart » tandis que les images de New York renforcent le contraste. Après tout, Connie n'entretient pas une liaison avec le maître d'école de son fils. Martinez et Lane laissent l'alchimie prendre le dessus dans plus d'une scène torride alors que les craintes de Gere se concrétisent lorsqu'il remarque les absences de plus en plus fréquentes de sa femme qui porte de nouveaux dessous sexy.
Les infidélités d'une femme finissent généralement toujours dans le chaos. La ménagère quitte sa paisible banlieue pour la grande ville et tombe sur un beau Français. Brûlure des passions. Le mari devient soupçonneux, engage un détective et tue l'amant. Cette prémisse peu plausible comblera les fantasmes de la femme et concrétisera les craintes du mari. Malheureusement le scénario prend un tournant invraisemblable qui brise l'atmosphère du film. Le meurtre est en lui-même outrancier alors que les décisions prises par les personnages laissent à désirer.
Lane est brillante malgré les carences de son rôle. Elle a l'étincelle nécessaire d'érotisme et d'intelligence qui, ajoutée à sa beauté, supporte le film jusqu'au bout. La scène dans le train - après sa première infidélité - démontre son talent. Elle parvient à gagner la sympathie de l'assistance dans un moment d'affolement puis se ressaisit, triomphante, escamotant une escapade après l'autre. Ce rôle devrait la rappeler au bon souvenir d'Hollywood. Si tout va bien elle n'aura plus besoin d'incarner des avocates sur le retour ou des strip-teaseuses détectives atteintes d'un cancer avec une dernière énigme à résoudre. Dans la peau d'Ed, Richard Gere ressemble plutôt à un bourricot qu'à un étalon ; un bourricot vengeur qui manque d'assurance et de charme. Sa frustration est parfois un peu trop ennuyeuse.
Dans le rôle de l'étalon mystérieux, Martinez n'a pas besoin d'en faire beaucoup pour attiser les sens. Lorsqu'il n'est pas occupé à séduire Connie, on ne sait pas vraiment s'il passe son temps à lire tous les livres empilés dans son appartement ou s'il regarde MTV.
Bien qu'Infidèle titille les spectateurs avec des fruits défendus qui rappelleront les moments de bravoures de 9 Semaines ½, l'ensemble est un peu trop difficile à avaler.