Si les frères Lumière et Marcel Pagnol ont laissé une marque indélébile au niveau de la production cinématographique de Marseille et ses environs, d'autres studios ont joint, avec plus ou moins de succès, l'aventure.
PHOCEA-FILM
En 1916, sur l'initiative de quelques personnalités marseillaises de la presse et de propriétaires de salles de projections, est créée la Phocéa-Film, une société de productions de films muets. Une première
production est un roman-cinéma en 10 épisodes, La mort du sous-marin, mise en scène par Henri Vorins avec des moyens limités et distribuée en exclusivité par Gaumont. Phocéa-Film monte ensuite un studio à la Croix-Rouge, banlieue de Marseille sur la route de la commune d'Allauch. La Phocéa-Location est fondée en 1919, pour ensuite fusionner avec Phocéa-Film en 1922 une nouvelle société, Lauréa-film, en assurant la gestion.
L'entreprise sera marquée par la collaboration avec quelques personnalités de renom comme l'écrivain Jean Aicard et le comédien Gabriel Signoret. La production importante comprendra des courts métrages, une suite de documentaires La Provence pittoresque et des longs métrages à succès comme La Momie, Les Ames Corses et Tartarin sur les alpes. Le rayonnement de la société sera important jusqu'à l'avènement du parlant en 1931, un ralentissement des activités aboutissant à la fermeture des studios.
En 1919, les studios Servaes s'installent chemin de la grotte Rolland quartier de la Madrague de
Montredon jusque en 1922.
PROTIS-FILMS
A la fin des années quarante, l'industriel Paul Ricard s'associe à des hommes d'affaires pour créer la société de production cinématographique Protis-Films. Son idée est de reprendre à son compte la création d'un « Holywood français ». Leur première production est La maison du printemps (1949), mise en scène par Jacques Daroy et tournée en couleurs avec le nouveau procédé Gévacolor dans les anciens studios de Pagnol.
Souhaitant développer ses activités, au niveau de la production mais aussi de la distribution, Ricard fait construire un grand ensemble dans sa propriété située dans le quartier de Sainte Marthe. L'endroit comprend deux plateaux de prises de vues, plusieurs loges, des ateliers de construction de décors et des laboratoires de traitements de la pellicule ainsi que des bureaux administratifs et une salle de projection. Les studios seront inaugurés officiellement avec faste le 18 novembre 1952 mais la production, peu importante, se limitera à quelques longs métrages et documentaires avant de s'achever à la fin des années cinquante. On en retiendra : La Caraque Blonde tournée en Camargue en 1953 sur une idée de Paul Ricard et produite par Jacqueline Audry avec Tilda Thamar et Orane Demazis ainsi qu'Honoré de Marseille (1956), comédie musicale écrite et mise en musique, respectivement, par Jean Mance et Henri Betti avec Fernandel et Francis Blanche. Quatre pas dans les nuages et Sous le ciel de Provence de Mario Soldati (musique de Paul Misraki) avec Fernandel et une distribution provenço-italienne seront tournés la même année.
Madame Jenny Boyer, Administrateur Honoraire du comité du
Vieux-Marseille.
Département du Patrimoine Culturel, Chambre de Commerce
et d'Industrie Marseille-Provence.
L'Age d'Or du Cinéma en Provence, archives municipales de
Marseille, 1995.
La Canebière dans le temps et l'espace, Adrien Blès,
Editions Jeanne Laffite, 1994.
Cent ans de cinéma à Marseille, Revue Marseille n°174 , 1995.
Histoire du cinéma, Gérard Betton, Que sais-je, 1997.
Le livre Guinness des Inventions, Edition°1, 1983.
Marseille au temps du transbordeur, Jean Tourette,
Edition La Savoisienne, 1969.
On sort! - Lieux de spectacles, Marseille de l'Alcazar au Zoo,
P. Echinard & E. Temime, Musée d'Histoire de Marseille, Juin 2000.
Le petit marseillais, Editions des 24 et 25 novembre 1923.
Techniques du cinéma, Vincent Pinel, Que sais-je, 1999.