Fruit de la collaboration entre le compositeur de musiques de films David Arnold et des artistes aussi divers qu'Iggy Pop, Propellerheads et Aimee Mann (pour n'en citer que quelques uns), Shaken And Stirred revisite 11 classiques « James Bondiens » qu'il remet au goût du jour.

L'album s'ouvre sur « Diamonds Are Forever », une version proche de l'originale si ce n'était pour sa nouvelle "diva" David McAlmont qui remplace Shirley Bassey avec une pincée de kitsch rafraîchissante. Si Aimee Mann reprend un peu trop religieusement « Nobody Likes It Better », Letfield offre le premier diamant de cette collection avec une version techno de « Space March », instrumental hypnotique de Moonraker se prêtant parfaitement à cet exercice. Pulp susurre « All Time High » tandis que Sharon Nelson fait au contraire preuve de son coffre sur « Moonraker ». LTJ Bukem fait du célèbre « James Bond Theme » un morceau techno. Chrissie Hynde (Pretenders) réussit l'impossible en rendant supportable l'horripilant hymne de Paul McCartney « Live and Let Die ». La voix de Martin Fry (ABC) se marie avec classe à « Thunderball ». La réédition de « From Russia With Love » par Natasha Atlas a une chaleur russe envoûtante. « On Her Majesty's Secret Service » est le morceau le plus efficace, Propellerheads propulsant cet instrumental pré-techno dans des sphères électroniques imparables. Enfin, qui mieux qu'Iggy Pop pouvait se frotter à la voix rauque de Louis Armstrong dans une version à la hauteur de son « We Have All The Time In The World ».

Seuls manquent à l'appel Moby et sa reprise du thème du fameux agent secret ainsi que Brian Ferry que l'on aurait bien imaginé ici.

En ne s'éloignant jamais trop de l'oeuvre originale pour marquer un hommage respectueux, Shaken And Stirred prenait le risque de s'embourber dans une pâle copie conforme. Cela aurait été sans compter sur un choix judicieux d'interprètes qui firent de ce projet un pari réussi.

  Ed Dantes