Arrohead Pond of Anaheim, CA18/09/98
Alors que les chanteuses gratteuses se bousculent sur les scènes de festivals "Girl Power" à la Lilith Fair, Tori Amos a su imposer le piano comme instrument principal véhiculant sa sauvagerie et ses fantasmes . Ainsi apres 3 albums et une poignée de hits, la petite rousse a enfin explosé du satut d'artiste culte tourmentée à l'immensité des stades grace a son dernier album From the Choigirl Hotel. C'est donc avec une certaine appréhension que nous nous rendions au stade des calamiteux Mighty Ducks, s'interrogeant sur la capacité d'une si grande salle à retransmettre la chaleur de son piano et de sa voix.
La première surprise fut de constater que la grande majorité des spectateurs etait composée de filles de 15 ans vétues de noir et accompagnées par leur maman. J'étais en passe de me demander si Siouxsie Sioux remplacait Tori à la derniere minute, quand celle ci fit enfin son entrée sur scène.
Hélas, la déception frappa comme une claque dés le premier morceau, le son et les arrangements du groupe l'accompagnant dénaturant la fragilité de ses compositions. C' était un peu comme si Bon Jovi, abandonné par son chanteur depuis qu'il a trouvé sa nouvelle vocation d'acteur (en quelque sorte le Johnny Halliday américain) avait rejoint ToriI sur scène. Imaginez les solos mielleux de son graisseux guitariste, un bassiste médiocre et un batteur utilisant des pads électroniques apportant une puissance rythmique à la Aha. En résultèrent un son d'une platitude exceptionnelle se noyant dans l'inacousticité de la salle, et des versions sans intérêts de ses chansons, en majorité extraits du dernier album.
Toutefois, quelques moments forts furent lorsque le groupe la quitta pour la laisser enfin seule avec son piano ("Silent All These Years", "Hey Jupiter", "Winter"), puis les versions frénétiques du techno "Raspberry Swirl" et de l'entêtant "Siren".
Je ne serai donc que conseiller l'écoute de ses albums en attendant, on l' espère, une tournée accoustique de petits clubs qui remettrait les pendules à l'heure.
Fred Thom
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