Les compilations suivantes sont un amalgame de musiques trés differentes pour un mélange qui s'avère tantôt relevé tantôt fade. The New Latinaires est un antidote sonore, un mix de techno et percussion qui tombe à point alors que Beleza Tropical conquiert avec son large éventail, mais pèche par son manque d'harmonie. Voici donc:

The New Latinaires

Un CD pour les amateurs de techno et Latin jazz. Si vous cherchez une fusion spaciale qui comblera vos oreilles latines et électronica, vous vous régalerez.

The New Latinaires contient des sons hybrides de samba, ambiant, techno et percussions cubaines qui, avec surprise, s'accordent parfaitement dans cet album instrumental. Le CD commence avec les douceureuses vibrations d'"Atabaque" par Jazzanova, avant de passer à l'ambiance plus samba du "Latinaire" de Beatless. Est et Ouest se rencontrent quand l'artiste japonais Izuru Utsumi nous propose son mix "Zum Zum", sorte de fouet avec percussions. "La Cosa Mas Chunga" de Modaji " a un style jazz pseudo intellectuel. "Welcome to the Party" (version originale et remix sont inclues dans la compilation) par Har-You Percussion Group est un des meilleurs moments de l'album, à la fois rythmé et langoureux. Un seul morceau s'approche d'un peu tros prés des eaux de la New Age: le trop mou à mon goût "Tristesea" de Bayaka sonne comme l'union de mauvaise augure entre John Tesh et Carlos Santana.

Cette musique s'abreuve à différentes sources pour créer une ambiance afro-cubaine bossatronica raffraichissante.


Beleza Tropical 2

Il y 5 ans, il était difficile de trouver des sons cubains ou brésiliens dans un magasin de disque local. Ayant passé mes années de lycée au Musicland de Vernon Hills, IL, je sais que ormis pour Vicente Fernandez and the Tigres del Norte le rayon espagnol n'était qu'une abomination. La section jazz avait bien quelque "Girl from Ipanema" caché dans la section promotion, mais c'était tout. La seule lumière dans le tunnel provenait de David Byrne et son label Luaka Bop dont Beleza Tropical 1 reste le trésor. Le label de David Byrne a constamment dégoté de belles et étranges sonorités du monde, et plus spécialement du Brésil, Cuba et Perou. La sortie de Beleza Tropical 2 fut grandement attendue pour une compilation. Malheureusement, l'album n'est pas à la hauteur des espérances. Gilberto Gil est de retour et débute avec "Madalena", une chanson pour les pauvres soutenue par une guitare électrique funky. "Nao Me Estrague o Rio" d'Os Paralamas do Sucesso souffre encore des sons de synthétizers des années 80 (et curieusement comme une version brésilienne de "Pass the Dutchie"), alors que Tom Ze et son "Curiosidade" sonne une fin de millénaire pessimiste avec une twist brésilien. Il y a aussi quelques femmes de choc comme Margareth Menezes dont la voix forte rivalise avec les percussions et termine sur un ex-aequo. Daniela Mercury tempête sur l'énergique "Batuque" alors que la plus poétique Marisa Monte contribue avec "Balanca Pema" (Traduction: "Swing la queue du poisson"). Carlos Careque prête "Acho", chanson introspective folk. Sergio Mendes est de retour sur "What is This?", un morceau parlé en anglais, samba et postmoderne qui vous désoriente. "Imagem" d'Arnaldo Antunes est une version onirique d'un jeu de carte portugais.

Ce CD atteste des nouvelles mutations du Brésil, ormis qu'il ressemble plus à un poisson à deux têtes de la rivière Hudson. Toutes sortes de sons sont mélangées, rock, country, rap, ska, et le meilleur de la musique brésilienne. Pourtant le résultat est en-deça du premier album ou de son excitement. Maintenant que la musique brésilienne est utilisée dans des tonnes de publicités ici aux USA (de Sear’s et Banana Republic à Pentium), peût-être que mon désappointment provient de la surmédiatisation. Les albums de Byrne et Luaka Bop sont toujours innovatifs et un modèle pour les autres labels de world music, d'où l'espoir d'un meilleur cru la prochaine fois.

  Anji Milanovic


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