Avec sa pop légère et mélodieuse et sa voix en apesanteur, Luke offre avec La Vie Presque un premier album peaufiné d'une surprenante maturité qui n'a rien a envier à ses confrères d'outre-Manche.

Dés la première écoute on remarque la fluidité des harmonies de guitares sur lesquelles flotte en douceur la voix du chanteur. Les arrangements coulent ainsi à merveille et charment inévitablement l'oreille de l'auditeur. On pense à Coldplay, Radiohead, U2 ou Echo & The Bunnymen, des groupes réputés comme orfèvres mélodiques, ce qui est bon signe. Outre le talent musical inné, l'autre bonne surprise est la qualité des textes. Finement ciselées, les paroles poétiques et intelligentes abordent des expériences émotionnelles et personnelles sans sombrer dans un nombrilisme roboratif et maniéré ; on est loin des élucubrations bébêtes et prétentieuses d'un Julien Ribot.

L'album s'ouvre sur les arpèges enjôleurs de « Se taire » qui gagne d'emblée l'auditeur à sa cause pour ensuite aller faire un tour dans « La cour des grands » qui abrite un refrain impeccable et des paroles d'une douce mélancolie. « Comme un gant », tout aussi imparable, arbore des guitares plus agressives. « Encore une fois » débute sur des cordes acoustiques avant de faire monter la pression avec de légers larsens dans la grande tradition du rock noisy. Si « La vie d'en face » est dans la même veine rock, « J'aurai aimé te plaire » et « A nos Amis » flirtent avec psychédélisme et rock progressif, à grand renfort de claviers. « Dimanche de Vote » lance un avertissement plus grave. « Je n'éclaire que moi » a un fort goût de Noir Desir. Succédant à l'instrumental « Xoldo », « La dérive » conclut le disque en beauté.

Agréable de bout en bout, La Vie Presque est une sucrerie musicale rare à apprécier

  Ed Dantes