The Blair Witch Project
Réalisé par Daniel Myrick & Eduardo Sanchez
The Blair Witch Project est la nouvelle production à la mode vendue sous l'étiquette Sundance. Alors que toutes les infos TV ont trouvé leur nouveau chouchou pour avoir l'air branché, one ne peut s'empêcher de se demander si le film vaut vraiment tout ce remue-ménage. La réponse est non, mais il y met beaucoup de bonne volonté.
Prenez trois ploucs: un demeuré, une chieuse et un dude, placez-les au milieu d'une forêt sensée abriter une sorcière de légende et vous voilà face à un nouveau film d'horreur pour adolescent. Pourtant, le film décolle de ce scénario médiocre grace à un traitement moins conventionnel. Vous êtes ainsi averti au tout début que vous allez visionner la cassette vidéo du projet d'école des trois étudiants qui ont disparu il y a plus d'un an. Le film est donc conçu comme un documentaire amateur suivant leur périple jusqu'à leur massacre.
Evidemment, le point fort du film est son tournage à travers la caméra vidéo des étudiants, ce qui vous trompe comme si vous étiez en train d'assister à un vrai reportage, renforçant ainsi l'atmosphère angoissant dans lequel vous baignez. Et avec l'abondance d'émissions télé-reportages américaines comme Cops, LAPD, Caméra Cachée et autres programmes voyeuristes, on comprend d'autant mieux l'intérêt du public américain pour The Blair Witch Project, et son succés. Le film attire non seulement les fans de films d'horreur, mais aussi les voyeurs en quète de frissons quasi-réels. Un autre atout majeur est que tout est suggérè au lieu d'être montré, ce qui renforce d'autant plus la peur et vous fait partager l'état psychologique des protagonistes. Tout comme eux, vous ne saurez jamais qui les pourchasse, ce qui est encore pire. Enfin, il est toujours réjouissant de savoir qu'une si petite production amenée par des débutants peut vous donner des frissons alors que de grosses productions comme The Haunting ne provoquent pas l'effet escompté mais plutôt des rires.
D'un autre côté les personnages, en plus d'être insupportables, sont à peine réalistes. Même le plus débile des frères Baldwin (je vous laisse deviner quant à son prénom) ne jèterait pas sa carte alors qu'il est perdu en pleine forêt. Comment le plus peureux peut devenir le plus courageux en moins de 5mn est un autre mystère du script. Le film est aussi trop long malgré ses 1h30mn. Vous glisserez rapidement dans un certain ennui à assister à leur excursion et invictives, n'attendant plus qu'une chose, la dernière nuit. Malheureusement, ils se réveilleront en bonne forme pour encore quelques matins avant la conclusion tant attendue. Quant au concept du film, il n'est pas si novateur puisque des films comme Canibal Holocaust, mais surtout
The Last Broadcast utilisaient déjà ce truc il y a quelques années. Ainsi, réalisé en 1998,
The Last Broadcast contait déjà l'histoire sous forme de documentaire d'apprentis cinéastes enquétant sur la légende d'un meurtrier dans une sombre forêt. Simple coïncidence? Sachez que le film avait été envoyé aux producteurs de The Blair Witch Project!!
Même si The Blair Witch Project est rafraîchissant et le résultat encourageant, il reste néanmoins un classique film d'horreur à clichés.
Fred Thom
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