critique de Electroma
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L'argument tient à peu de choses : soient deux robots rêvant d'accéder à l'humanité et qui finiront suicidés dans le désert, faute d'y être arrivé. Le tout s'étire sur une heure quinze ronflantes, durée paradoxalement aussi brève qu'interminable, au cours de laquelle nos amis à casques de moto roulent sur les routes désertiques, traversent une bourgade où ils se font greffer deux grotesques visages humains (comme si les Daft Punk avaient commandé leur marionnettes aux Guignols) avant de disparaître dans le désert. Sous influence seventies assumée - la musique qui n'est pas d'eux - les réalisateurs enchaînent les plans pompés à Macadam à deux voies et THX 1138 avant d'aligner nos robots gogols dans une longue traversée de paysages ocres et brûlés qui serait un croisement entre le Gerry de Gus Van Sant et un Goldorak dépressif. De cette mélasse prétentieuse et gauche, encore auraient-ils pu en tirer un peu de jus sur l'idée troublante de la figuration. Mais le cerveau devait trop leur chauffer sous les casques et ils ont donc préféré en rester à une bouillie de plans repris de leur dvdthèque à 10 patates et remontés en musique. Cela aurait pu donner un clip pas trop déshonorant. Mais en le rallongeant d'une heure et dix minutes, ils ont perdu le sens commun et gagné une invitation à Cannes. Reste à savoir si l'échange valait le coup.
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