Si Le Monde Ne Suffit Pas, 20ème épisode de la franchise James Bond, est une totale réussite quant aux habituels ingredients Bondiens, il échoue à cause d'un scénario indigeant et d'acteurs peu convaincants.

Le Monde Ne Suffit Pas contient sans aucun doute des scènes d'action trés efficaces et pléthore de gadgets cool alors que Bond est en pleine forme. Pierce Brosnan est plus confortable dans le rôle que jamais, et se classe juste en dessous de Sean Connery quant à l'interprêtation de Bond. Il est cool, impitoyable et félin, dans la veine des premiers épisodes avec Sean Connery.Et c'est ce qui le rend plus appréciable qu'un trop polis, civilisé et Bande Dessinesque Roger Moore qui apporta au rôle sa dimension du Saint & Amicalement Votre (par politesse nous ne mentionnerons pas le sinistre Timothy Dalton et le toujours oubliable George Lazemby). Brosnan fait du bon boulot tout comme Sophie Marceau et l'amusant nouveau maître-es gadget interprêté par John Cleese (Q prenant sa retraite).

Le film comporte aussi ses jouissives séquences classiques, en particulier, la scène d'ouverture avec sa poursuite sur la Tamise. La scène recycle pour le mieux la trop longue poursuite du tièdeux Vivre & Laisser Mourrir ainsi que celles typiques de l'ère Moore (Moonraker, Rien Que pour vos Yeux..). Un autre passage combine chasse à skis et machines volantes d' On ne vit que deux fois, alors que la BMW avec son lance-roquette rappèle l'automobile de Moore dans L'Espion qui m'Aimait. Il est clair que Le Monde Ne Suffit Pas recycle à tour de bras afin de combler les fans de la série, mais n'importe quel James Bond ne recycle-t'il pas les précédents de toute façcon?

Le Monde Ne Suffit Pas recèle pourtant des défauts impardonnables tant au niveau du choix des acteurs que du scénario. La première est au premier plan de l'affiche et s'appèle Denise Richards. Si elle est présente pour attirer les adolescents américains (tout comme la chanson de Garbage d'ailleurs), elle ruine complètement le film, son jeu étant si mauvais qu'il en devient ridicule chaque fois qu'elle est à l'écran (heureusement elle n'apparaît que dans la deuxième moitié) et le fait qu'elle interprête une scientifique ajoute au désastre. Tanya Roberts de Tuer n'est pas jouer n'a qu'à bien se tenir. Le second mauvais choix est Robert Carlyle qui, excellent dans les comédies, est ici aussi terrifiant que le serait Christian Clavier. Et quand le méchant est fade, le film ne peut marcher, l'ennemi ne pouvant rivaliser Bond. Enfin le scénario (si il y a) ne peut que refléter la fainéantise du scénariste qui n'avait pû trouver d'autre idée pour justifier l'intrigue du film. Non qu'un James Bond ne nécessite une histoire d'une intelligence supérieure (et ce ne fut jamais le cas) mais un minimum de respect pour le spectateur rendrait le spectacle plus appréciable.

Avec une première moitié solide et une seconde assez mauvaise, Le Monde Ne Suffit Pas vous fait attendre pour le prochain. Il produit toutefois assez de spectacle pour le classer bien au dessus de Demain ne meurt Jamais, des deux Daltoniens & des derniers Moore. Une chose est sûre: Ce Bond Ne Suffit Pas.

  Fred Thom

     Casino Royale
     Meurs un autre jour
     Shaken & Stirred : The James Bond Project Soundtrack