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Les Egarés













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Les Egarés
Réalisé par André Techiné

Avec : Emmanuelle Béart, Gaspard Ulliel, Samuel Labarthe, Clémence Meyer
Scénario : Gilles Perrault & Gilles Taurand
Durée : 1:35
Pays : France
Année : 2003
Après Bon voyage de Jean-Paul Rappeneau, André Téchiné s'attaque à sont tour à une période de la Seconde guerre mondiale : l'exode des Français vers le Sud. Si la guerre constitue la toile de fond, Téchiné sert cependant son récit autour d'une famille en fuite, perdue au milieu de nulle part. Sorte de Cast-away à la française, cette adaptation du Garçon aux yeux gris, roman de Gilles Perrault, s'intéresse essentiellement à un groupe de « naufragés » de la guerre plus qu'à la guerre elle-même, seulement évoquée par le recours à des images d'archives. Choix judicieux ?

Odile, jeune veuve, fuit les Allemands, comme ses compatriotes, avec ses deux enfants, Philippe et Cathy. Bombardés par des Stuka sur la route, ils abandonnent voiture en flammes et valises, et courent à travers champ, avec l'aide d'un jeune adolescent, Yvan (incroyable Gaspard Ulliel, déjà récemment remarqué dans Embrassez qui vous voudrez, de Michel Blanc). Ils finissent par trouver refuge dans une maison abandonnée. La survie s'organise alors.

Les égarés raconte, comme dans tous les films de Téchiné, l'histoire d'un apprentissage. La mère de famille, institutrice (égale Emmanuelle Béart), seule adulte du groupe, tente de garder l'assurance nécessaire à l'équilibre de sa famille, dans une situation aussi inédite pour elle que pour ses enfants. Ses repères théoriques sur la vie butent ici sur des obstacles jamais rencontrés auparavant. Comment trouver de la nourriture ? Revenir sur la route, ou rester tapis dans cette demeure ? Face à ces dilemmes, Yvan, l'énigmatique loup solitaire, débrouillard et malin, apporte une part de maturité et de pragmatisme providentiels. Tout l'intérêt du film réside sur ces échanges entre des êtres différents les uns des autres qui, en partageant la même aventure, s'apportent mutuellement, grandissent. Une expérience radicale dans leur vie respective. L'institutrice, figure de l'éducation, apprend à survivre, tandis que le jeune voyou découvre le respect d'autrui.

Dans son premier rôle important, Gaspard Ulliel, un Josh Hartnett français, porte presque tout l'édifice du film sur ses épaules. Téchiné évite l'écueil du cliché, en lui offrant un personnage sensible, mystérieux, qui exprime sa part de fragilité, sous le masque du jeune rebelle. Même si ses réactions, parfois imprévisibles, caressent la frontière ténue entre raison et folie. Témoin cette scène où il s'apprête à tuer des soldats venus se joindre à la famille : se saisissant d'une hache, il récite un « Notre père » avant de passer à l'acte. Monstre, sans doute, mais enfant meurtri par une vie sans merci avant tout.

Malgré des personnages aux psychologies élaborées et pensées avec intelligence, principaux atouts du film, on sort pourtant de la projection avec un goût de convenu. Mise en scène sans éclat, scénario sans réelle surprise, déception à l'arrivée. Téchiné se prélasse dans une histoire qui laisse sur sa faim. Sans doute ce choix d'évacuer le contexte de la guerre, d'isoler son récit dans les murs de la maison, de dresser le portrait de naufragés/réfugiés, pour livrer un énième récit d'apprentissage, ôtent de fait l'intérêt qu'on aurait pu trouver à observer comment la guerre peut interagir avec le besoin de survie. Dommage.

  Moland Fengkov





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