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No Man's Land













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No Man's Land
Réalisé par Danis Tanovic

Avec : Branko Djuric, Filip Sovagovic, Actor3, Simon Callow
Durée : 1:38
Pays : Bosnie/France
Année : 2001
Web : Site Officiel
Sorte de prisme de la fureur et du travestissement de la guerre, No Man's Land jette un regard sans concession sur les tranchées. Le réalisateur bosniaque Danis Tanovic, qui a lui-même servi dans l'armée, conte l'histoire de trois hommes, deux musulmans et un Serbe, pris au piège dans un fossé et confrontés à l'absurdité de leur destin.

A la suite d'une escarmouche, deux survivants, le Bosniaque Chiki (Branko Djuric - Time of the Gypsies) et le Serbe Nino (Rene Bitorajac) se retrouvent dans la même tranchée. Croyant un soldat bosniaque mort, le comparse de Nino dissimule sous le cadavre une mine sensée exploser lors de son ramassage.

Enragé par la mort de son ami et cette ultime indignité, Chiki le tue pour ensuite découvrir que son copain est toujours vivant. Le film décrit alors les diverses tentatives mises en œuvre pour le sauver. Marchand (Georges Siatidis), un soldat français fatigué de ne faire rien, tente de lui venir en aide, mais un colonel (Simon Callow) du QG à Zagreb, plus intéressé dans sa secrétaire, le laissera s'ajouter à la longue liste des victimes de la sauvagerie de l'Europe orientale. Marchand, sachant que les dés sont pipés, fait appel aux media et, tout comme dans Three Kings, oblige l'ONU à intervenir ou à faire face à l'embarras.

Tanovic a comparé ce film à En attendant Godot de Samuel Beckett, à la seule différence que Godot apparaît finalement ici, sous l'uniforme des casques bleus des Nations Unies qui s'avèrent totalement inutiles. Plutôt qu'analyser la guerre, Tanovic dénonce une communauté internationale qui s'est tenue à l'écart en observant au lieu d'apporter son aide.

Alors que le grand cirque des media se met en marche, l'ONU planifie son inactivité, tandis que Nino et Chiki font connaissance quand ils n'essaient pas de s'entre-tuer. Dans un rare interlude de tranquillité, ils découvrent qu'ils ont tous deux côtoyé la même fille. Lorsque Nino annonce qu'elle est partie à l'étranger, Chiki suggère qu'elle est bien mieux là-bas. On a alors l'impression que ces deux hommes pourraient prendre un café ensemble s'ils n'étaient pas en guerre. Les petits détails font la force de ce film. Dans quel genre de guerre, un soldat porte-t'il des chaussures de tennis trouées et un t-shirt des Rolling Stones tandis qu'un autre trimballe des mines dans son sac ?

L'humour bosniaque est fort et noir comme le café, et ce film ne manque pas de caféine. Les échanges entre Chiki et Nino sont souvent hilarants et leurs discussions quant à qui a commencé la guerre sont à côté de la plaque mais d'une extrême importance. Lorsqu'un soldat déplore les massacres au Rwanda, l'intensité ne passe pas inaperçue. Quand arrivent enfin les casques bleus, ils sont accueillis par le commentaire « voilà les schtroumpfs ! » (leurs uniformes sont bleus et ils sont inutiles). Dans une autre scène, un enfant fait tourner un soldat de l'ONU en bourrique en jouant l'accordéon jusqu'à ce que celui-ci lui donne un paquet de cigarettes.

Le chaos de tant de nations incapables de travailler ensemble est également comique. Les Anglais ne font pas confiance aux Français, les Bosniaques ne parlent pas anglais, et les Allemands sont toujours à l'heure. Tanovic se joue de l'absurdité de cette guerre aussi dans le choix des acteurs : des Croates interprètent des Serbes, des Bosniaques incarnent des Monténégrins, un Slovène est un démineur Allemand, etc.

Indépendamment de leur personnage, leur jeu est toujours convaincant. Branko Djuric, sorte de croisement entre Al Pacino et Serge Gainsbourg, est l'âme du film. La toujours excellente Katrin Cartlidge (Breaking the Waves, Before the Rain) est une journaliste anglaise avec la ténacité nécessaire tandis que Rene Bitorajac incarne parfaitement un soldat naïf mais en colère.

A l'opposé des habituelles productions glorieuses du genre, No Man's Land dénonce l'absurdité et la futilité de la guerre et nous laisse avec l'image saisissante d'un homme piégé par une mine. Beaucoup de films importants traitant du sujet viennent de cette région ; en particulier Pretty Village Pretty Flame, Underground, Cabaret Balkan, Savior, Broken English, et Welcome to Sarajevo. Si No Man's Land est spécifique à cette région, il est néanmoins universel dans son thème.

Lors de la projection du film au festival de l'AFI à Hollywood, en tant qu'américaine de première génération, il était intéressant de voir que la salle était en majorité composée d'émigrés yougoslaves de tous bords, tous riant des même dialogues auxquels les sous-titres ne pouvaient rendre justice. Considérant la fin du film, ceci était d'autant plus surréel et absurde.

  Anji Milanovic




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