Avec : Denzel Washington, Ethan Hawke, Snoop Doggy Dogg, Dr. Dre Durée : 2:00 Pays : USA Année : 2001 Web : Site Officiel

Avec son approche quasi-documentaire de la dure loi des rues de Los Angeles, Training Day pouvait laisser présager d'un bon polar réaliste. Malheureusement, un scénario trop extravagant pour être crédible vient contrecarrer le bien fondé du projet.

Dans Training Day une jeune recrue -Jake Hoyt (Ethan Hawke)- embarque pour une longue et éprouvante journée dans l'enfer des rues de Los Angeles et de la corruption de la police sous la conduite d'un flic pourri, Alonzo Harris (Denzel Washington).

Des ruelles crasseuses de Downtown aux territoires des gangs, le film offre un bon aperçu de la loi de la rue et des quartiers dangereux de la ville. On pense inévitablement à Colors, et il est clair que plus de dix ans après, le constat est le même. La seule vraie nouveauté est l'utilisation d'un fait divers qui a rongé l'image de la police de la ville ces dernières années, le scandale de Rampart qui a vu la mise en examen de nombre de policiers antigang pour leurs actions frauduleuses et peu orthodoxes.

Antoine Fuqua offre une réalisation efficace qui se veut réaliste. Les scènes sensées se passer en territoire des gangs (gang land) y ont été effectivement tournées. Les figurants en sont aussi, pour la plupart, de véritables membres. Le film a donc une dimension de cinéma-vérité, ce qui accentue la tension de certaines séquences prenantes.

Ceux qui comme moi en ont plus qu'assez des rôles mièvres et positifs de Denzel Washington devront admettre que sa prestation en flic corrompu est intense...lorsqu'il n'en fait pas trop. Ethan Hawke est aussi un choix judicieux puisqu'il a la naïveté nécessaire à son personnage de jeune policier. Training Day bénéficie aussi de quelques apparitions croustillantes des rappers Snoop Doggy Dog et Dr. Dre ainsi que d'une Macy Gray méconnaissable.

Le problème du film réside en fait dans le scénario. L'avalanche d'événements ayant lieu un premier jour d'entraînement est aussi peu crédible que la propension d'Alonzo à étaler sa corruption sous le nez de Jake dès le début. Il semble enfin que le personnage d'Alonzo veuille surenchérir à tout prix sur le Bad Lieutenant d'Abel Ferrara. Malheureusement, Denzel Washington n'est pas Harvey Keitel et dans ce cas, un scénario et un jeu outranciers desservent la critique et la représentation d'actions excessives.

Une journée de gâchée, ce qui est bien dommage.

  Fred Thom

     Les Larmes du Soleil