Ce n'est pas un public restreint qui arrêterait Nortec Collective: les membres de ce collectif électronique mexicain étaient déterminés à jouer pour leur public. Et ce n'est qu'une question de temps avant que leur musique ne contamine une audience plus large.
Il est rare de pouvoir être témoin des balbutiements d'une musique aussi fougueuse et aux possibilités si nombreuses. En mariant des sonorités apparemment opposées, une combinaison hypnotique est née: familier et modernisme s'entrecroisent tandis qu'une rythmique solide marque le pas.
La promiscuité de deux mondes et avoir Tijuana comme lieu de naissance donne un goût du meilleur et du pire d'une telle situation frontalière. Tout devient possible. Ainsi au lieu que la pop américaine déferle sur les ondes, c'est cette fois le contraire.
Se relayant aux platines sur scène, les Nortec Collectif montrèrent ce dont ils sont capables. Les grosses percussions norteño de Bostich furent un régal. Le très brass "Polaris" et les ambiances d'"El Vergel" apportèrent une touche surréelle tandis que "Synkathon" flirta avec la piste de danse. "El lado oscuro de mi compadre" de Terrestre et "Ventilador" de Fussible martelèrent le floor de leur Tex-Mex pour finalement faire bouger tout le monde. Seul "Tijuana for dummies" de Hiperboreal manqua à l'appel alors qu'on aurait bien aimé continuer la leçon.
Bostich était là. Fussible était là. Terrestre aussi. Vous aussi auriez dû y être.
