Ely Guerra
Lotofire
L'ensorceleuse Ely Guerra vient enfin de passer la frontière du Mexique pour s'attaquer au marché international. Lotofire est un album superbe et captivant, que ce soit au niveau de la musique ou des paroles.
Si vous avez la bande originale d'Amores Perros, sa voix vous sera familière puisqu'elle apparaît sur le morceau brésilien « Díme cuando » et apporte des chœurs éthérés sur le rap « De perros amores » de Control Machette. Sa voix fraîche, légère et chargée d'émotion est porteuse de paroles poétiques qui se marient gracieusement aux arrangements qui oscillent entre acoustique, rock, électronique et pop.
Sur « De la calle », elle contrôle son intensité jusqu'à l'explosion de guitares et de sa poésie, assumant par la même son statut de déesse du rock. Elle hurle "Es el amor lo que se escapa, es el dolor lo que me abraza". Le funky déguisé « Tengo frio » réserve quelques surprises, Guerra entonnant "lonely nights, lonely nights", comme si ces mots anglais qui s'accordent parfaitement avec les guitares étaient les seuls qui allaient. Le passionné « Abusar » est à mi-chemin entre un Portishead brésilien et P.J. Harvey. « Silencio » est sournois dans sa simplicité, car plus sophistiqué qu'il n'y parait. « Prometo ser » fait une autre escale dans la pop brésilienne des années 60. « El mar » est une chanson d'amour idéale qui offre un peu sans tout donner.
Les musiciens Chris Whitley et Mark Ribot qui accompagnent Ely Guerra sur cet album font aussi preuve de talent et Lotofire est le fruit d'un mariage réussi entre rock et électronique qui ne sacrifie jamais les qualités de chacun de ces genres.
Contrairement au premier album international surproduit de Shakira, Lotofire ne s'éloigne jamais de l'essentiel, la musique.
Anji Milanovic
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