A l'image du single "Battle Flag", Lo-Fidelity Allstars a déclenché une véritable onde de choc qui vous réveillera du coma radiophonique causé par l'overdose d'Offspring, Sugar Ray & autres clônes d'Huntington Beach.

Alors que tous ces groupes rapàpunk ne se sont toujours pas remis de Rage Against The Machine, se confondant dans une purée sonore où il est impossible de les discerner, la relève, une fois de plus, vient de la perfide Albion. Car il faut le dire, quand il est question d'innovation musicale, ce n'est pas vers les "Etats Unis dans la Copie" qu'il faut se tourner mais, bel et bien vers le berceau de la pop, techno, punk, new wave, alternative..la Grande-Bretagne. Lo-Fidelity Allstars empiète sur les plates-bades trip-hop de Tricky et Portishead mais, au lieu de jouer la carte de l'ennui auto-dépressif, s'emploie à sèmer une panique sonique .

L'album d'abord s'échauffe par l'avertissement scratch-samples de Warming up the brain farm. Puis Kool Roc Bass et sa basse groovy semble fusionner The Prodigy et Happy Mondays, réussissant là où le dj album de The Prodigy The Dirtchamber Sessions a échoué. S'en suit une série de morceaux du même style, mixant avec succés drum & bass, rap, techno, alternative, trip hop, funk avec une voix au je-m'enfoutisme d'un Shaun Ryder robotisé, dont l'apogée est évidemment le venimeux "Battle Flag", mariage du meilleur de Prodigy et Rage Against the Machine. S'intercalent des morceaux plus lents, ballades troglodytes et bancales, dont le lancinant "How to operate with a blown mind" avec sa basse baignée par des nappes de claviers reninescentes du "Walking in my Shoes" de Depeche Mode et "Nightime Story" fermant l'album dans une complainte à la Portishead (une voix off rajoutant "je ne pensais pas que ça se terminerait dans une telle tragédie").

Comme quoi les barrières musicales sont faites pour être piétinées.

  Ed Dantes

     Lo-Fidelity Allstars : Don't Be Afraid Of Love


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