Lo-Fidelity Allstars
Don't Be Afraid Of Love
La suite tant attendue (sans compter leur album de remixes) du brillant How to Operate With a Blown Mind troque big beats et interludes arty agaçants pour une soul suave et du speed funk. Confirmant le talent dont ils avaient fait preuve sur les morceaux dance de leur premier LP, ils ont dépoussiéré leurs influences soul et funk pour offrir un pot-pourri musical coloré et sexy qui vous fera bouger.
Lo Fidelity Allstars ont trouvé leur groove - qui semblait avoir été perdu dans les années 70 - et ont heureusement abandonné l'angoisse existentielle qui se reflétait dans leur premier CD. Le groupe a su moderniser le funk et la soul avec des couches de beats et de vocaux doucereux qui maximisent l'impact de ses grooves infectieux. Don't Be Afraid of Love est un album plus mûr qui se concentre sur les chansons plutôt que sur les effets vocaux et les échantillons.
Les meilleures chansons de ce CD s'inspirent de l'école des hits des Chemical Brothers avec la présence de quelques invités de marque. Appuyé par les vocaux de Greg Dulli (Afghan Whigs), « Somebody Needs You » est le moment fort du disque. La presque diabolique réincarnation de Dulli en un Barry White rock, alliée à une atmosphère sombre, en fait un hymne pour les strip-teaseuses du monde entier.
Jamie Lidell prête sa fabuleuse voix funky à « Deep Ellum . . . Hold on » ; on a du mal à croire qu'elle n'a pas été samplée sur une face B d'un morceau de Stevie Wonder datant de 1976. « On the Pier » devrait faire carrière sur les compilations d'ambiance grâce aux vocalises cosmiques de Bootsy Collins et au funk langoureux évoquant Tricky. Cette chanson qui bénéficie aussi du support de chœurs et de cuivres chaloupés est un délicieux voyage spatial de 6 minutes 30 dont on garde comme souvenir le rire échantillonné de Bootsy.
Le reste du LP est résolument dance; LFA ne se sont toujours pas remis de leur obsession pour les effets vocaux et les - souvent ennuyeux - jams à mi-parcours. Heureusement, le groupe abandonne les échantillons de voix bizarres au profit de vibes space-rock qui rappellent les premiers Primal Scream (en particulier « Just Enough »). Certains morceaux lorgnent vers le tube qu'était « Battle Flag » - « Tied to the Mast » en étant le plus proche - sans toutefois arriver à rivaliser avec sa confiance tapageuse et ses boucles accrocheuses.
Lo Fidelity Allstars ne mâchent pas leurs mots - ils vous disent haut et fort qu'il faut vous remuer et si vous vous mettez la main sur ce disque, c'est sûrement ce que vous ferez. Quant à savoir si Don't Be Afraid of Love enflammera aussi les pistes de dance, c'est une autre question.
Laura Tiffany
Lo Fidelity Allstars: How to operate with a blown mind
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