Le dernier album de l'argentin Gustavo Cerati, ex-chanteur de Soda Stereo (un des groupes sud-américains les plus connus) est une réussite tant au niveau de la musique que des paroles. Cerati a lui-même produit Bocanada, ce qui confirme d'autant plus son talent.
Les paroles, clairsemées et conceptuelles, s'accordent parfaitement avec la musique. Cerati se laisse séduire par les nouvelles technologies sur cet album puisque samplers et synthés y sont aussi nécessaires qu'orchestres et guitares. Les sons et sa voix se marient avec merveille pour former un ensemble à la fois profond et moderne.
"Tabú" a une atmosphère presque céleste. La voix de Cerati et les échantillons créent une sorte de photographie vivante. "Puente" s'adonne au rock tandis que "Beautiful" est en effet trés beau, un peu comme une ballade de Beck. "Verbo Carne" est sans aucun doute un des meilleurs morceaux, en particulier grace au renfort du London Session Orchestra, construisant une symphonie d'instruments et de samples. "Y Si El Humo Esta En Foco" est un instrumental électronique dans la lignée de Moby & consors tandis qu' "aqui & ahora" est un hommage au temps présent sur un tempo ambiant. "Paseo inmoral" sonne comme Echo & The Bunnymen et est, avec "tabú", un des morceaux les plus accrocheurs.
Bocanada ne prendra sûrement pas la tête des ventes, puisque peu commercial. Ceci est évidemment tout à son honneur. C'est un album languissant et ambiant tout en justesse.