Nine Inch Nails
The Fragile
The Fragile reprend là où The Downward Spiral nous avait laissés 4 ans plus tôt. NINE INCH NAILS fait du NINE INCH NAILS, encore et toujours. Mais devons-nous vraiment nous plaindre d'un plaisir coupable?
Pendant ces 4 ans d'absence, Trent Reznor a collaboré avec David Bowie, David Lynch et l'instant Freak feu-de-paille Manson, alors que des armées de petits clônes se propageaient (FILTER,STABBING WESTARD,MARYLIN MANSON,..) avec plus ou moins de succés pour reprendre son flambeau. Adulé et respecté de ses pairs, Reznor est sans aucun doute un des artistes les plus influenciels de cette décennie et peut, à juste titre, croire en sa musique. Et c'est exactement ce qu'il fait avec The Fragile, un album sans surprises et bien trop long, qui pourtant est accueilli comme le retour de l'enfant prodigue.
Rien n'a changé. Le son est le même, quoiqu'un peu plus sale, abrasif et moins poli que ses précédents, la rage est la même, la souffrance omniprésente et l'ambiance est sombre et torturée. Pourtant, au contraire des poseurs et autres posters-boys pseudo rebelles MTV au succés éphémère tel KID ROCK (alias RAGE WITHOUT THE MACHINE), la démarche de Reznor est celle d'un artiste véritable et sa musique, comme ses textes, est révélatrice d'une introspection où l'homme se met à nu, là où les autres sont trop occupés à chanter des hymnes à leurs fringues, leurs voitures et aux seins silliconés. The Fragile est inférieur à son prédécesseur, parce que moins révolutionnaire qu'à; l'époque (on se rappèle qu'il avait apporté du sang neuf en pleine vague grunge) et parce que trop long. Le second disque est probablement dispensable ou à considérer comme une collection de faces-B, à quelques exceptions prés. 12 bons titres auraient suffit au lieu d'être envahis de petits instrumentaux. Pourtant, cette profusion d'instrumentaux n'est qu'une reflection de ses divers états d'esprits et correspond à sa démarche de se livrer totalement à ses auditeurs. Si la plupart ne sont pas toujours passionants, ils ne sont généralement pas mauvais. Enfin, il est clair que son absence avait laissé un vide, le son NINE INCH NAILS, que l'on est content de voir comblé: on avait envie d'entendre du NINE INCH NAILS, et seul NINE INCH NAILS fait du NINE INCH NAILS, n'en déplaise à ses versions Canada Dry.
The Fragile reprend là où The Downward Spiral nous avait laissé puisque le premier morceau "Somewhat Damaged" a l'air tout droit sorti de The Downward Spiral. "The Day The World Went Away" témoigne de l'influence de la scène noisy et de groupes comme THE JESUS & MARY CHAIN & MY BLOODY VALENTINE, (tiens la noisy ferait-elle un retour, cf DEATH IN VEGAS). La surprise vient de "We're In This Together", probablement son morceau le plus accrocheur à ce jour, qui semble faire un pied de nez à FILTER et STABBING WESTARD quant à produire de l'industriel mélodique. Le suivant "The Fragile" est un de ces cris de détresse où il crie qu'il ne vous laissera pas tomber, alors que "Into The Void", dernier morceau du premier CD, a une de ces beautés sombres réminiscente de "Hurt". Le deuxième CD comporte quelques bons morceaux aux sons iconauclastes comme "Where is Everybody?", "The Mark Has Been Made", "Please" et "The Big Come Down". "Starfuckers" est un classique NINE INCH NAILS à la "Wish" et "March of Pigs" où Reznor s'en prend à tous les poseurs, parasites et stars en puissance, une directe allusion à ce microcosme de Hollywood et Los Angeles qu'il semble avoir fui ces dernières années.
The Fragile est certes imparfait, mais assez écorché et intéressant pour se ravir du retour de NINE INCH NAILS.
Fred Thom
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