Avec : Lou Doillon, Carole Bouquet, Jean Rochefort, Antoine de Caunes
Durée : 1:34
Pays : France
Année : 2002
Web : Site Officiel
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Avec son approche anachronique du cinéma de cape et d'épée, Blanche se voulait
un film provocateur sensé diviser le public. Malgré une galerie impressionnante de seconds
rôles, cette farce boursouflée signée Bernie Bonvoisin se déballonne rapidement dans un mélange indigeste d'action inefficace et de dialogues ringards.
Revisitant la France du XVIIIe siècle à la sauce - western - spaghetti, le film suit le parcours vengeur de Blanche (Lou Doillon), une jeune femme
chef d'une bande de hors-la-loi qui cherche à venger le meurtre de ses parents.
N'est pas Michel Audiard qui veut et, une fois passé l'amusement initial
né du contraste entre le rang du personnage de Mazarin (Jean Rochefort)
et son langage moderne très imagé, les dialogues de Bonvoisin sombrent vite
dans une vulgarité ouvertement affichée, comme certaines scènes en témoignent.
Le long-métrage ne s'anime vraiment que lorsque Jean Rochefort, José Garcia
et Carole Bouquet prennent l'écran d'assaut avec une vivacité jubilatoire.
Le trio s'en donne à cœur joie, Rochefort et Bouquet cassant avec plaisir
leur image assez sérieuse tandis que Garcia fait merveille comme souvent.
Rejoints par Antoine de Caunes et Gérard Depardieu, les seconds rôles éclipsent ainsi les premiers rôles, Doillon et Zem, qui font pales figures.
Si Bonvoisin tente de lancer cette superproduction au galop, la chevauchée
de Blanche se retrouve handicapée par la présence de nids-de-poule scénaristiques.
Le cinéaste devrait se cantonner aux comédies sociales, sa caméra abordant
les nombreuses scènes d'action d'une manière confuse qui les désamorce.
À trop vouloir moderniser un cinéma de genre avec l'esprit d'un Audiard,
Bonvoisin finit par flinguer Alexandre Dumas tandis que les moyens financiers et humains investis dans cette production prétentieuse mais sans vie sont
gaspillés.