critique du film Buffalo Soldiers DVD Buffalo SoldiersBuffalo Soldiers Critique du film [Buffalo Soldiers]






Buffalo Soldiers













        :: Les Sorties
     :: Sur les Ecrans
     :: Agenda Sorties
     :: Sorties DVD
     :: Guide Previews
     :: Archive Critiques

<-- AdButler 120x90 Code was here -->

Gratuit - Les nouvelles critiques par e-mail
 
Powered by YourMailinglistProvider


Buffalo Soldiers
Réalisé par Gregor Jordan

Avec : Joaquin Phoenix, Anna Paquin, Ed Harris, Scott Glenn
Scénario : Robert O'Connor & Eric Weiss
Titre Original : Buffalo Soldiers
Durée : 1:38
Pays : G.B, Allemagne
Année : 2003
Site Officiel : Buffalo Soldiers
Buffalo Soldiers est l'adaptation revue et corrigée du roman glauque de Robert O' Connor, qui était basé sur les témoignages de plusieurs soldats américains, et dépeignait les agissements douteux de ceux-ci dans l'Allemagne de l'après guerre froide ; cette adaptation raconte l'histoire de Ray Elwood (Joaquin Phoenix), personnage haut en couleurs et cerveau derrière le trafic organisé sur une base militaire.

Dans ses quartiers, transformés en appartements luxueux, au volant de sa voiture de sport, Elwood est un peu comme un gosse malin mais insouciant. Pour lui, la contrebande, c'est une manière comme une autre, amusante, de tromper l'ennui. Le naïf colonel Berman (Ed Harris), dont il profite, lui fait confiance (bien mal placée) et il devient la cible du coriace sergent Lee (Scott Glenn), dont la fille Robyn (Anna Paquin) devient sa petite amie : le conflit entre les deux hommes tourne à la guerre ouverte.

Plusieurs films ont mis en scène les manigances de soldats américains, parmi lesquels le plus récent et le plus incisif reste Les rois du désert (David O. Russel ; 1999). On a souvent eu recours à l'humour pour aborder ce sujet, de l'approche délibérément comique à la Mash (Robert Altman ; 1970) à une combinaison d'action et de satire, comme dans De l'or pour les braves (Brian G. Hutton ; 1970). Ces films qui, pour la plupart, délivraient un message anti-guerre, étaient provoqués par leur époque ; alors que ceux des années '70 représentaient une métaphore du conflit vietnamien, Les rois du désert dénonçait la guerre du Golfe. Filmé il y a de cela quelques années, en temps de paix, Buffalo Soldiers, dont la sortie a été repoussée à plusieurs reprises suite aux évènements du 11 septembre et à la récente campagne irakienne, est plus que jamais d'actualité ; bien entendu que le vol n'existe pas à l'armée, aujourd'hui, les choses qui disparaissent sont simplement « libérées » !

Alors que Buffalo Soldiers sera sans nul doute comparé aux Rois du désert (un sujet politique, avec l'armée en toile de fond), le film ressemble en fait bien plus à De l'or pour les braves dans sa caractérisation et son utilisation de tons différents et parfois incompatibles.

Anti-héro malhonnête mais quelque part attachant, Elwood rappelle le personnage de Clint Eastwood dans De l'or pour les braves. Version améliorée du personnage original (dans le roman, il s'agit d'un cruel toxicomane impliqué dans quelques meurtres), Elwood est un être contrasté, présomptueux mais vulnérable, fourbe mais fidèle en amour. Il souffre du vertige (description métaphorique de sa crainte de mener une vie normale) et sa petite amie lui montre comment surmonter ces peurs. Le problème, c'est qu'en édulcorant le personnage original pour rendre ce film controversé plus attrayant et plus « grand public », le scénariste et le réalisateur ont sensiblement miné sa crédibilité. Joaquin Phoenix exprime si bien cette fragilité qu'il est difficile de croire qu'il s'agit du même personnage qui traite avec le chef de la pègre locale dans une scène, et pleure dans une autre. L'acteur, qui a maintes fois versé dans le sordide n'est pas en cause, cette fois, mais Elwood aurait du faire preuve à la fois de rudesse et de vulnérabilité, dans la lignée des rôles de Clint Eastwood.

À l'instar du film de Hutton, qui jonglait avec l'action et le satirique, Buffalo Soldiers flirte avec plusieurs genres sans en embrasser un seul véritablement : le film démarre sur le ton de la farce (un tank qui se déchaîne sur une ville allemande) puis ne cesse d'osciller entre drame, commentaire social, policier, romance et humour. Ces changements de ton abrupts et déstabilisants amoindrissent l'impact satirique; reste un exercice périlleux auquel il manque la subtilité et la maîtrise du film de Russel.

D'un point de vue cinématographique, il s'agit d'une œuvre trop ambitieuse, mais qui a le mérite de révéler certaines indiscrétions. Ce n'est ni le portrait de l'armée au premier degré (en démontrer la vanité et la bêtise n'a rien d'original, loin de là), ni l'histoire d'amour qui compte ici, mais plutôt la description sans paillettes ni propagande de la vie dans un camp, avec ses gangs, son racisme, ses abus, sa corruption et son impact sur « l'économie locale ». Buffalo Soldiers, c'est un peu le croisement bâtard entre un film d'Oliver Stone et un film des frères Coen, loin d'être parfait mais entêté et provocant. Bien servi par un bon casting qui prend manifestement du plaisir, le film finit par vous séduire, surtout parce qu'il évite le piège de terminer sur une note moralisatrice. Le temps passe, rien ne change, apparemment, mais Buffalo Soldiers ne juge jamais ses protagonistes, préférant nous offrir une vue très différente du monde réel.

  Fred Thom
  Traduit de l'anglais par Christophe Gouveia Roberto





| Info Plume Noire | Contacts | Publicité | Soumettre pour critique |
| Rejoignez-Nous! | Chiffres-clés | Boutique | Mailing List | Charte |

Copyright ©1998-2006 LA PLUME NOIRE Tous droits réservés.

Buffalo Soldiers DVD BO poster livre store
  AllPosters

Like Us On Facebook