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Gladiator













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Gladiator
Réalisé par Ridley Scott

Film majestueux, et psychologique à la fois, Gladiator, marque le retour d’un réalisateur et d’un genre au devant de la scène. Alors que Ridley Scott (Blade Runner, Duellistes, Alien) était tombé dans l’oubli aprés des choix plus que hasardeux (GI Jane, White Squall), et que les péplums—ou films à sandales— n’étaient plus devenus que l’objet d’un amusement kitsch, Ridley Scott réussit un tour de force. En redonnant souffle à un genre déchu, il parvient à raviver la flamme de ses débuts et crée par la même un nouveau héros de pellicule, le gladiateur, et de chair, Russell Crowe.

Mais Gladiator est d’abord une démonstration. Le film montre que Hollywood peut encore produire des films de qualité quand s’en donne les moyens. En effet, le film qui bénéficie d’un budget colossal, est certes spectaculaire et luxueux, mais privilégie toutefois la psychologie des personnages. Pour donner épaisseur aux personnages, Scott a donc fait appel à un cast solide, d'où la présence d'acteurs de talents, fait rarissime pour un film à grand spéctacle. Enfin, une cinématographie riche aux touches artistiques, plus que donner vie au film, apporte une dimension esthétique inespérée.

Russell Crowe incarne un général romain glorieux choisi par l'empereur mourant pour lui succéder. Le fils de l'empereur (Joaquin Phoenix) convoitant le trône, aprés s'être débarassé de son père tente d'éliminer ce rival génant, amenant le général à fuir. Celui-ci tombera aux mains des marchands d'esclaves, et deviendra esclave dont le seul but sera de se venger du nouvel empereur responsable de l'assassinat de sa femme et de son fils.

Si le scénario est assez simple, c’est qu’il revisite le genre—le péplum— en faisant de directes allusions aux films qui l’ont marqué. Ainsi, le film se base largement sur Spartacus de Stanley Kubrick et Conan Le Barbare. A l’image de Spartacus, Maximus utilisera son statut de héros pour rallier les gladiateurs et s’insurger contre le pouvoir en place. Tout comme Conan, Maximus devenu esclave et gladiateur n’aura que pour but de venger l’assassinat de sa famille. Et le thème de la vengeance, moteur du genre western spaghetti, est aussi ici une claire référence quand lors du duel final entre Maximus et l’empereur, la musique prend des accents morriconiens.

Gladiator est tout d’abord un film à grand spectacle. Grace à un budget important, le film parvient à refléter les fastes de l’époque, à travers décors, costumes et une attention au détail poussée. Le cinéaste nous gratifie de scènes de combat grandioses et sanglantes avec un grand sens du mouvement et une rage exposant le côté sauvage d’une civilisation dite civilisée. Mais Ridley Scott ne se contente pas de seulement projeter l’image de cette époque. Il y apporte une dimension supplémentaire avec l’utilisation d’une cinématographie arty et l’emploi de métaphores. La scène d’ouverture—la bataille— est visuellement électrisante. L’emploi des filtres de couleur cendre contrastant avec le rouge vif du sang et un montage épileptique créent une impression de furie inégalée alliant une dimension artistique. Un résultat d’ailleurs bien plus efficace que l’ouverture surestimée de Saving Private Ryan. Scott revient aussi à ses premiers amours, une photographie esthétique qui a fait sa réputation. Certaines scènes ressemblent à s’y méprendre à des tableaux, voire gravures antiques et renvoient à son premier film marquant Duellistes qui avait établi la palette artistique de sa caméra. Enfin, le cinéaste insère des scènes surréalistes, métaphores qui viennent apporter une profondeur à l’oeuvre. (une tendance qui semble s’appliquer aux films épiques du moment à en juger aussi Jâne d'Arc de Luc Besson—voir scène du champ). Et sachant que les croyances étaient ancrées dans ces époques rendent le procédé d’autant plus justifié.

Un autre aspect apportant épaisseur à ce film à grand spectacle est l’attention portée aux personnages. Entre les scènes d’action, Scott établit un rythme assez lent, prôche de la narration, qui rend les personnages plus humains. Chaque personnage est la proie de ses propres démons et ne limite pas à une seule dimension, bonne ou mauvaise. Grace aux dialogues et l’approche psychologique, on comprend les méchanismes qui les poussent à agir, ce qui rend le film plus vraissemblable. On constatera aussi que, rarité pour un tel film, le personnage féminin ne limite pas à un rôle de faire-valoir, mais plutôt tire les ficelles. Ce rythme lent et cette dichotomie des personnages rappèlent sans aucun doute Blade Runner.

Afin de rendre crédible les personnages et les scènes plus psychologiques, il fallait donc avoir recours à des acteurs de talents et non juste des porteurs de toges musculeux. Ainsi Russell Crowe était un choix parfait puisque, en plus d’avoir la carrure pour supporter le film sur ses épaules de gladiateur, il est un des acteurs les plus doués de sa génération. Et aprés son excellente interprétation dans The Insider (film hélas passé inaperçu), il est clair que ce film devrait être un tremplin pour sa carrière et lui procurer la reconnaissance qu’il mérite. Il passe avec aise entre desespoir, intimisme et rage, ce qui fait que le film marche. Crowe est appuyé par un cast solide, de Joaquin Phoenix, toujours parfait dans des rôles dérangés et sournois, à Connie Nielsen entre poigne de fer et sensibilité, en passant par Oliver Reed dans son (dernier) rôle de vieux lion du cirque , Richard Harris en empereur mourrant et Derek Jacobi en sénateur.

Mais le film, en plus d’être un spectacle de qualité véhicule un message certain, que le réalisateur dissimule dans une scène entre les deux sénateurs lors des jeux. Ceux-ci discutent l’habileté de l’empereur—plus probablement sa soeur—à divertir les foules avec de l’entertainment. En leur offrant du spectacle dans les arènes qui sont le vrai coeur de Rome, il amadoue son peuple et peut ainsi gagner sa faveur, l’influencer, le leurrer et le manipuler. Il est difficile de ne pas percevoir une allusion directe aux salles de cinéma, véritable centre de notre société, et le pouvoir que Hollywood et les réalisateurs exercent sur nous. Et le fait que la réalité bascule parfois dans la fiction comme certains faits divers en témoignent, et que nos décisions ou modes de vie sont parfois influencés par ce que nous voyons à l’écran confirme d’autant plus cette idée. Et si l’empereur symbolise le Cinéaste et Hollywood, les jeux le cinéma, le gladiateur symbolise l’acteur—ou la star—dont le pouvoir subjugue notre société.

Malgré quelques clichés et un scénario conventionnel, Gladiator est simplement une réussite comme on aimerait en voir plus souvent de la part d’Hollywood grace à l’angle que prend Ridley Scott sur cette histoire. Et c’est cet angle qui en fait un spectacle de qualité qui le démarque d’autres produits de bas-étage qu’Hollywood nous refourgue. Et la sortie rapprochée de The Patriot d’Emmerich, aux thèmes—et même scènes— identiques rend d’autant plus évident le contraste entre Gladiator et le reste de ces productions marketing nauséabondes.

  Fred Thom

     Robin des Bois
     Kingdom Of Heaven
     Alien Director's cut
     Black Hawk Down
     Hannibal





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