Qui aurait cru qu'une civilisation primate avancée se soit développée sur les flancs du Mont St-Michel, au large des côtes normandes? Probablement pas Tim Burton ou Mark Wahlberg, à en croire leur absence flagrante de cette nouvelle version de La Planète des Singes.
Mark Wahlberg incarne le capitaine de l'U.S. Force Leo Davidson attaché à une station spatiale où sont conduites des recherches sur les singes. Parti secourir son chimpanzé préféré, il échoue sur une planète oùironie du sortil devient la proie de primates surhumains! Il défiera alors l'ignoble General Thade (Tim Roth) et trouvera une alliée dans la personne d'Ari (Helena Bonham Carter), la Brigitte Bardot des singes. Il fera aussi chavirer le coeur du top modèle esclave quasi-muet Daena (Estella Warren).
La seule surprise de ce scénario linéaire est justement l'absence de surprises. Leo et ses comparses, sautent en effet les obstacles qu'ils rencontrent avec une facilité déconcertante rappellant les beaux jours de Scoubidou. Cette histoire ne sert en fait que de prétexte à nous refourguer une série de blagues téléphonées moquant le comportement humain à travers cette civilisation primate dévelopée. Le scénario est tellement indigeant que je suspecte babouins d'avoir déjà pris le contrôle de l'association des scénaristes d'Hollywood.
Avant que certains ne me rétorquent qu'on ne va pas voir La Planète des Singes pour l'histoire mais pour les décors, l'action et les effets spéciaux, je vous prévient: vous n'en aurez pas pour votre argent. La majorité du film a cette luminosité irréelle de studios tandis que les décors, loin d'impressionner, semblent avoir été empruntés à une production de science-fiction italienne des années 70 genre Apocalypse 2029: Les Mercenaires du Futur. Pour en revenir à nos amis bretons, les singes habitent donc sur un mont entouré de sable au somment duquel est perchée une forme ressemblant à une église ou à une forteresse.
La réalisation, plate et mollassonne rend le tout d'autant plus ennuyeux. Même la scène de bataille rangée finale sensée être le point culminant du film est inorganisée et manque cruellement d'action. La vision de Burton est en fait totalement absente du film. La Planète des Singes semble plutôt avoir été réalisée par une marionnette téléguidée par les studios. Les producteurs ont probablement eu peur que Burton ne fasse de cette superproduction une oeuvre personnelle et décalée et ont dû prendre les commandes de l'ensemble du projet. Les rumeurs de remontage quelques jours avant la sortie en salles ne peuvent que confirmer cette sensation. Avoir choisi Burton pour la réalisation s 'avère alors inutile. Le trio Bay - Bruckheimer - Affleck aurait vendu son âme avec plus de fougue. Tim Burton a en fait l'air de s'en foutre complètement.
L'impatience du personnage de Mark Wahlberg à fuir cette planète semble faire l'écho du désir de l'acteur de terminer ce film au plus vite. Tim Roth semble avoir été conseillé d'en faire trop afin de persuader le spectateur de moins de cinq ans qu'il est vraiment méchant. Si certains acteurs paraîssent avoir un don naturel pour leurs rôles simiesques, Helena Bonham Carter a plus l'air d'une humaine exaspérante que d'une gueunon humanitaire. Quant à Daena-Estella Warren, on se demande pourquoi Leo vient l'embrasser avant de partir puisqu'elle ne lui adresse la parole probablement pas plus que deux fois dans le film.
Fuyez La Planète des Singes avant qu'il ne soit trop tard.