Avec : Jean-Marc Barr, Asia Argento, Alexandra Negrao, Frances Barber
Durée : 1:58
Pays : USA
Année : 2002
Web : Site Officiel
Basé sur : Roman
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Il y-a t'il y une vie après Léon ? C'est ce que semble penser le réalisateur Olivier Megaton qui avec la Sirène Rouge recycle toutes les ficelles du cinéma d'action européen avec, parfois, quelques moments d'inspiration.
Jean-Marc Barr incarne Hugo, un mercenaire désabusé et tourmenté par sa conscience. L'homme qui ne s'est jamais pardonné d'avoir tué un jeune garçon accidentellement, trouve un jour dans sa voiture une jeune fille (Alexandra Negrao) poursuivie par des « molosses » et décide de la protéger, y percevant une chance de rédemption. S'en suit une course poursuite sanglante à travers l'Europe.
Il est difficile de ne pas prendre la Sirène Rouge au second degré tant les références sont flagrantes. Si le thème du film est identique à celui du Léon de Besson, l 'utilisation de Jean-Marc Barr dans le rôle principal n'est pas innocente. Un deuxième degré de séparation le lie en effet à Léon à travers le Grand Bleu et Jean Réno. Les scènes tournées au bord de la Méditerranée confirment ce rapprochement tandis que la fusillade à l'hôtel renvoie directement au climax de Léon. Mais les références obligatoires - ou les hommages - ne s'arrêtent pas là, le film empruntant tout aussi bien à Savior et Stalingrad qu'au cinéma de John Woo et à The Crow.
A trop vouloir revendiquer et assimiler l'influence de ses aînés, Megaton offre un film impersonnel et peu excitant où presque chaque scène donne une impression de déjà vu. D'où la difficulté de prendre le réalisateur au sérieux, d'autant plus que le personnage d'Eva interprété par Frances Barber, sorte de Cruella maffieuse, semble tout droit sortie d'un dessin animé de Disney. Les autres personnages sont à peine esquissés, voire inutiles comme celui d'Asia Argento qui semble abonnée aux rôles de faire-valoir pour héros dégarnis (voir XXX).
Le cinéaste n'est pourtant pas dénué de potentiel. Sa vision est très stylisée et les scènes d'action sont intenses. On remarquera en particulier la fusillade dans l'hôtel. Là où certains auraient donné dans le spectaculaire, Megaton opte pour une représentation apocalyptique où le temps semble se suspendre dans l'enfer de la violence. Le spectateur comme la jeune fille se retrouvent pris au piège au milieu de cette rage. Le film dégage aussi une certaine beauté gothique, le fruit de l'association entre une photographie artsy et une musique incantatoire.
Une évacuation - nécessaire - des références devrait permettre au réalisateur d'établir son « identité cinématographique » et confirmer l'existence d'un potentiel que l'on semble entrevoir.